Ce sont trois dirigeants de Xiaomi qui vont démissionner, rapporte le Financial Times cette semaine. Le président Wang Xiang va quitter son poste et céder sa place à Lu Weibing qui dirigeait la branche Redmi de l’entreprise depuis trois ans.
Des départs en cascade chez Xiaomi
Au départ du président Wang s’ajoute celui d’un autre co-fondateur de Xiaomi : Hong Feng. Les employés de l’entreprise chinoise ont appris la nouvelle par une note envoyée aux employés qu’a pu se procurer le Financial Times.
Dans cette lettre interne, le dernier co-fondateur à rester en poste, Lei Jun, annonce la nouvelle. Il affirme que « Xiaomi a réussi à passer le relais en douceur » et que l’entreprise « est actuellement confrontée à de nombreuses difficultés », mais qu’elle continuera d’améliorer son efficacité opérationnelle.
Un remaniement qui intervient alors que le secteur technologique chinois a connu une très mauvaise année 2022. Des difficultés qui s’expliquent en grande partie par la politique zéro-Covid mise en place par le gouvernement chinois, entrainant l’arrêt de la production pendant plusieurs semaines. Une politique qui a également ébranlé la confiance des citoyens et des consommateurs.
Xiaomi a par ailleurs pris la décision de licencier 10 % de ses effectifs dans plusieurs branches, donc celle des smartphones qui est la plus importante de l’entreprise. Pour Li Chengdong, fondateur d’un cabinet de conseil à Pékin, le moment choisi pour ces licenciements est surprenant. En effet, ils interviennent après l’assouplissement de la politique zéro-Covid du gouvernement.
De très mauvais résultats
Pour la majorité des constructeurs de smartphones, 2022 a été une année noire. Seul Apple a réussi à augmenter ses revenus sur la période en augmentant ses prix tout en réussissant à maintenir une demande forte. Xiaomi, troisième constructeur mondial de smartphones derrière Samsung et Apple, a enregistré trois trimestres consécutifs de baisse de ses revenus et de ses bénéfices. Une tendance qui d’après les analystes de chez TrendForce ne devrait malheureusement pas s’inverser au quatrième trimestre 2022.
Xiaomi est loin d’être la seule entreprise de téléphonie chinoise concernée par ses difficultés. On peut également citer Oppo et Vivo, 4e et 5e constructeur au niveau mondial, qui ont dû faire face aux mêmes restrictions et difficultés que leur concurrent.
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Xiaomi a perdu 9,7 % de revenus au troisième trimestre 2022 par rapport au même trimestre en 2021, ce qui représente la somme colossale de 9,8 milliards de dollars. Sur cette même période, le bénéfice net du groupe a chuté de près de 60 %. En mars 2021, Xiaomi annonçait se lancer sur le marché de la voiture électrique. Un investissement de 1,43 milliard de dollars en recherche et développement.
Autant de difficultés financières qui amènent le groupe à se séparer d’une part importante de ses salariés. Xiaomi a déclaré que ces suppressions d’emplois faisaient partie de « l’optimisation courante du personnel et de la rationalisation organisationnelle ». Ajoutant que les ex-salariés seront « rémunérés conformément aux règlementations locales ».
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Source : Financial Times
