Dès l’automne 2012, Tribler pourrait bien donner des cheveux blancs supplémentaires aux ayants droit. Ce vénérable logiciel de peer to peer, gratuit et libre, est développé depuis plusieurs années par des chercheurs de l’université de Delft, aux Pays-Bas.
Il est d’ores et déjà l’un des clients BitTorrent les plus innovants au monde : il permet de diffuser en streaming – lorsque ça fonctionne – les contenus que l’on télécharge, il incorpore des éléments d’un réseau social en proposant des contenus « personnalisés » en fonction de ce que l’on a déjà téléchargé… Il est enfin complètement décentralisé et ne nécessite donc pas d’annuaire de recherches de torrents : on les effectue directement depuis le logiciel.
Seul souci : Tribler compte très peu d’utilisateurs, ce qui rend l’utilisation de ces fonctions innovantes un peu laborieux. Mais le logiciel néerlandais pourrait bien connaître dans les mois qui viennent un afflux de visiteurs, désireux de télécharger plus… discrètement.
Combiner l’anonymat du VPN et la rapidité des réseaux privés
Les chercheurs de l’université de Delft poursuivent – en partie grâce à un fonds européen – leurs recherches sur le P2P. Et comme le note Torrentfreak, Tribler sera mis à jour avant la fin de l’année 2012 pour accueillir une évolution maison de BitTorrent. D’après le docteur Johan Pouwelse, qui dirige le projet, Tribler 6.0 bénéficiera d’une technologie qui permettra à la fois de télécharger plus discrètement et plus rapidement. Cité par Torrentfreak, J. Pouwelse indique que son but est de « fournir à tous les utilisateurs la vitesse de téléchargement que l’on peut trouver sur les communautés BitTorrent privées et la confidentialité que l’on trouve aujourd’hui uniquement sur des services de VPN payants ».
Un bonheur de pirate, en résumé, même si les chercheurs ont évidemment d’autres objectifs que le pillage d’œuvres culturelles, puisqu’ils considèrent que leur technologie est presque suffisamment au point pour rivaliser en vitesse et fiabilité avec « les services centralisés les plus rapides »…
Pour y parvenir, l’idée des chercheurs est d’ajouter des machines faisant office de proxy entre l’utilisateur et l’essaim traditionnel d’ordinateurs partageant un fichier par BitTorrent. Cette couche supplémentaire permet non seulement à l’utilisateur de demeurer discret – il n’est pas connecté directement avec le contenu téléchargé – mais également d’accélérer les téléchargements, cette couche de proxies jouant le rôle de cache. Leur objectif ? Proposer une solution technologique à même de concurrencer des services vidéo très exigeants en bande passante… comme YouTube.
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