Passer au contenu

Très haut-débit pour la haute-définition et le renouveau du Web

Les 100 Mbit/s du VDSL ne devraient pas tarder. Le successeur de lADSL est poussé par la haute-définition, la vidéo à la demande et le Web 2.0.

Objectif 100 mégabits

Vous connaissez l’ADSL ? Vous devriez entrevoir la technologie VDSL… à partir de 2006. Considéré le plus souvent comme un complément à l’ADSL 2+, le VDSL (Very High Rate Digital Subscriber
line)
promet un débit vers l’internaute atteignant 50 Mbit/s, et depuis l’abonné vers Internet de l’ordre de 3 Mbit/s. Le
VDSL 2 peut même propulser en théorie jusqu’à 100 Mbit/s dans les deux sens.En pratique, sa mise en place commencera en 2006 et dépendra de la région où réside l’abonné et de la distance qui le sépare du central téléphonique. Cette technologie utilise une bande de fréquences allant jusqu’à
12 MHz en VDSL 1 et 30 MHz pour le VDSL 2, tandis que l’ADSL 2+ utilise une bande de fréquences de 2,2 MHz.La plage de fréquences étant plus large et la consommation d’énergie plus importante, les opérateurs doivent adapter leur équipement réseau. Alors qu’une carte ADSL 2+, insérée dans un multiplexeur d’accès pour
lignes d’abonnés numériques (DSLAM), peut desservir jusqu’à 72 clients, une carte VDSL n’accepterait pas plus de 24 clients pour l’instant.Club Internet est l’un des rares FAI à disposer déjà de DSLAM équipés aussi bien de cartes ADSL 2+ que VDSL. L’objectif est de fournir des débits en VDSL aux abonnés situés à 1500 m du répartiteur et de
l’ADSL 2+ aux personnes résidant à plus de 1,5 km. Encore faut-il que l’exploitation de ces fréquences soit autorisée.Et c’est là que le bât blesse. Car France Télécom doit d’abord accepter de dégrouper la boucle locale au niveau de ses sous-répartiteurs. Le VDSL dessert en effet l’abonné via la paire de cuivre classique et un
itinéraire compliqué. En attendant, Free indique être parvenu à un débit maximum de 174 Mbit/s en réception et 18 Mbit/s en émission, sans apporter plus de précision.
Côté réseaux câblés, Noos va continuer à expérimenter des débits à 100 Mbit/s, mais il se contentera de commercialiser une nouvelle offre à 20 Mbit/s au début 2006, à un
tarif non précisé.

Demandez le film… de votre canapé

En matière de vidéo à la demande, nombre de FAI proposent déjà une offre : France Télécom via Maligne TV, Club Internet… Ce type de service va faire boule de neige. Free vient de conclure un accord avec Canalplay,
le service de vidéo à la demande de Canal+. Il suffira de cliquer sur une bande-annonce pour télécharger un titre via la Freebox, moyennant 1,99 euro au lancement, puis entre
3 et 4 euros. On disposera de 24 heures pour regarder le film autant de fois qu’on le souhaite.Noos devrait proposer à ses abonnés une liste de dix films qui seront téléchargés directement dans le décodeur Digital Box. Toutes les semaines ou tous les 15 jours, l’abonné pourra modifier les titres, sachant que la
Box dispose d’une capacité de 80 Go, soit l’équivalent de 40 heures de programmes.France Télécom, de son côté, a pris une longueur d’avance en lançant il y a quelques semaines ‘ Monmagnéto ‘, un service d’enregistrement numérique de télévision par la prise téléphonique,
facturé 5 euros par mois. Tous les abonnés à Maligne TV peuvent stocker jusqu’à 40 heures de vidéo sur leur décodeur à disque dur, avec enregistrement immédiat ou programmé.Les fonctions classiques des décodeurs à disque dur, comme la pause du direct, sont aussi proposées. Là encore, chaque fournisseur d’accès compte bien proposer son lecteur-enregistreur de vidéo numérique dans les mois à
venir. En outre, France Télécom développe un moteur de recherche vidéo, qui va permettre de retrouver du contenu sur Internet, Maligne TV ou Orange World Video, simplement via une requête par mots-clés. Un axe de développement sur lequel planchent
également les moteurs de recherche tel Yahoo!.

Haut débit, haute définition

‘ L’heure n’est plus à se demander à quoi peut bien servir le très haut-débit : tout le monde s’accorde à dire qu’un débit de 20 mégaoctets ne suffit plus, alors
qu’on ne savait pas quoi faire de tant de débit il y a un an ‘,
explique Jean-Michel Soulier, directeur général adjoint de Telecom Italia, avant d’indiquer deux usages grands consommateurs de bande
passante : la vidéo à la demande et, bien sûr, la diffusion en haute définition (HD).Si un flux
TVHD compressé en Mpeg-2 nécessite un débit de 18 Mbit/s, le Mpeg-4 se contente d’un débit de 10 à 12 Mbit/s. Cela reste néanmoins bien au-delà du débit de
3,5 Mbit/s nécessaire à la diffusion de la TV en mode standard. Jusqu’à présent, seul Alice, de Telecom Italia, propose une ‘ box ‘ Mpeg-4, mais elle est pourvue de prises Péritel.Autrement dit, le FAI peut potentiellement diffuser des émissions en haute définition,mais sa ‘ box ‘ est incapable de les transmettre à un téléviseur HD ! En revanche, l’opérateur, comme la
plupart de ses concurrents (Free, France Télécom, Club Internet…) prévoit de commercialiser d’ici à la Coupe du monde 2006 un décodeur permettant de diffuser de la HD.

Web 2.0 imite les logiciels

Cela faisait longtemps que les spécialistes du Web n’avaient pas été aussi excités. Après l’explosion de la bulle Internet en 2001, on reparle d’une révolution en marche : l’émergence du
Web 2.0. Ne cherchez pas une définition technologique précise, il s’agit avant tout d’un concept, insistant sur la rupture avec le Web tel que nous le connaissons,
appelé ici Web 1.0… le ‘ vieux Web ‘.Le concept ? Grâce aux technologies du Web dynamique (DHTML, CSS), Flash, aux langages JavaScript et XML, les pages Web cessent d’être lues de façon linéaire, une page pointant vers une nouvelle page… Les
informations sont présentées par modules, qui se réactualisent indépendamment au sein d’une même page, et sont disposées graphiquement à l’envi par l’internaute.Ainsi, les sites Web 2.0 imitent le comportement de véritables logiciels. Dale Dougherty, l’inventeur du terme Web 2.0, a préféré expliquer le concept en citant des exemples de sites s’inscrivant pleinement dans cette
mouvance. Voici nos exemples de ces sites qui transformeront le Web, voire remplaceront les logiciels installés sur nos disques durs, tout au long de l’année 2006 :
un bureau interactif,
un portail personnalisé,
un éditeur de texte en ligne ou bien
la base de données publique de Google.

Goowy, exemple criant de ce que le Web est massivement en passe de devenir, propose tout simplement une alternative à votre bureau… sur une simple page Web disponible à partir de n’importe quel ordinateur
connecté à Internet.

Le réseau électrique à la rescousse du Wi-Fi

Si le nombre d’équipements périphériques (appareil photo numérique, imprimante, etc.) compatibles Wi-Fi ne cesse d’augmenter, la technologie sans fil connaît néanmoins ses limites. Ainsi Guillaume Villecroze,
responsable marketing chez Sharp, remarque que ‘ l’avènement annoncé de la haute-définition engendre de grosses contraintes techniques vis-à-vis de la technologie Wi-Fi. En effet, nous sommes obligés d’augmenter
la fréquence de transmission de 2,4 GHz à 5 GHz afin de passer un signal numérique en haute définition. Cette fréquence produit des interférences avec d’autres appareils ainsi qu’avec des fréquences réservées (armée…).
C’est pourquoi nous privilégions dorénavant la technologie du courant porteur en ligne CPL afin de retrouver les avantages du “sans-fil” principalement sur des écrans de grande taille. Cette technologie arrivera en 2007 sur nos
TV LCD. ‘
Club Internet fait le même constat, ce qui l’amène à étudier la possibilité de relier le PC à la télévision via la technologie du courant porteur en ligne (CPL). Ce qui évitera également d’avoir à brancher
impérativement le téléviseur sur une prise téléphonique. France Télécom propose déjà Lifeplug, qui permet de relier la Livebox et le décodeur Maligne TV sur une portée de 200 m. Autrement dit, le téléviseur, le téléphone et le PC peuvent être
situés dans des pièces différentes. Un confort qui a un prix élevé : 99 euros jusqu’au 31 décembre, puis 142 euros, hors promotion.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.


Valérie Quélier et Stéphane Viossat