Ce fut largement prévisible. Le vote organisé par Facebook sur le changement de ses conditions d’utilisation s’est terminé hier, lundi 10 décembre, à 21 heures (heure de Paris) sans atteindre le niveau de participation requis. D’après les premières estimations fournies par le groupe, 589 141 de ses membres ont voté contre les nouvelles règles, qui prévoient entre autres la suppression de la procédure de vote, et seulement 79 731 les ont soutenues.
Une procédure inopérante
C’est donc une victoire écrasante du « non » à 88 %. Mais la participation est ridicule, elle n’approche même pas les 0,01 %. Or, pour que le vote soit valable, il aurait fallu un taux de participation de 30 %, soit la mobilisation de quelque 300 millions de membres, Facebook en comptant environ 1 milliard. Conclusion : les changements de règles seront donc appliqués et ce vote aura été le dernier du genre.
Il est vrai que cette procédure n’avait plus tellement de sens : depuis qu’elle existe, le taux minimal de participation n’a jamais été atteint et il ne l’atteindra jamais, vu le nombre de membres. La question qui se pose maintenant, c’est comment les utilisateurs pourront, à l’avenir, influer sur les conditions d’utilisation du réseau social et, surtout, sur la manière dont sont traitées leurs données.
Pour Facebook, celles-ci sont véritablement le nerf de la guerre, car elles lui permettent de proposer aux annonceurs un ciblage publicitaire particulièrement intéressant. Il est probable que les utilisateurs vont désormais se regrouper de plus en plus en associations pour défendre leurs droits et leurs données.
La résistance s’organise
Ainsi, à l’occasion de ce vote, des associations de consommateurs avaient déjà mis en cause le fait que Facebook puisse désormais combiner les informations personnelles qu’il collecte sur ses membres avec celles recueillies par d’autres sociétés du groupe, telles qu’Instagram, une application de partage de photos acquise récemment.
Ces associations estimaient que le nouveau règlement pourrait violer les règles européennes sur la protection des données et l’accord passé l’an dernier par Facebook pour mettre fin à des poursuites de l’autorité américaine de la concurrence (FTC) : le réseau engageait à demander le consentement explicite de ses membres avant de partager certaines de leurs données.
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