Treize états européens, dont la France, l’Allemagne ou encore l’Espagne, ont décidé de s’unir autour d’une stratégie d’investissements dans le domaine des semi-conducteurs. Ne pesant que 10% d’un marché de 440 milliards d’euros, l’Europe mesure de plus en plus sa dépendance aux États-Unis et à l’Asie qui concentrent 90% de la valeur.
La pandémie de COVID-19 et les tensions sino-américaines qui ont vu des acteurs comme Huawei se faire interdire l’accès à certaines technologies ont mis en lumière la dépendance européenne à des agents extérieurs.
Dans un contexte où la conception et la production de puces est de plus en plus critique, la perte de souveraineté européenne en la matière a achevé de convaincre l’Allemagne, la Belgique, la France, la Croatie, l’Espagne, l’Estonie, la Finlande, la Grèce, l’Italie, Malte, les Pays-Bas, le Portugal et la Slovénie de se mettre autour d’une table et de consacrer une partie des 145 milliards d’Euros alloués à la relance numérique au dossier des semi-conducteurs.
L’une des raisons de cette alliance est en effet que les sommes nécessaires à la recherche et développement, mais aussi à la production de composants sont parfois colossales. Une usine de dernière génération peut coûter plusieurs milliards d’euros.
Si l’Europe est désormais à la traîne en matière de production, il ne s’agit pas d’une fatalité technologique. Pour preuve, la place étonnante d’ASML. L’entreprise néerlandaise est le seul fournisseur de machines pouvant graver à moins de 7 nm. Les usines en activité ou en construction de Samsung et TSMC gravant en 7nm, 5 nm et même 3 nm sont exclusivement équipées de ces machines européennes.
Mais avec la perte d’ARM – qui devrait être racheté par Nvidia – l’Europe n’a plus d’ISA (architecture processeur) non américaine, et la production de pointe se trouve majoritairement en Asie. De la création d’une architecture souveraine (basée sur RISC-V ?) à des usines modernes, les défis européens sont très importants, mais pas insurmontables.
Source : Reuters
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