Dave Diztel, le patron de Transmeta [fabricant de puces, ndlr], me racontait l’autre jour qu’il revenait de congés. Rien d’étonnant à cela, sinon que ses dernières vacances précédaient la présidence de Bill Clinton !Horrible ? Non, banal. Les heures de travail sont le carburant de la nouvelle économie dans la Valley. Tout cela ne m’a pas empêché d’apprendre récemment que la France avait adopté une loi sur la réduction du temps de travail. Or 35 heures, ici, c’est un mi-temps. C’est à peu près la moitié de ce qu’une start-up attend de vous. Car si le monde entier est fasciné par la Silicon Valley, il faut bien voir que son aura s’est bâtie tard le soir, ou le week-end. Un ami, qui bosse dans les jeux vidéo, m’a raconté comment son plus proche collègue a divorcé dans la douleur. Et il était loin d’être le seul.Quant à l’une de mes cousines, récemment mariée, elle allait craquer pour l’une des start-up les plus prometteuses du moment avant de se rendre compte qu’entre son entreprise et son mariage, il lui faudrait choisir.Le fait est que, dans la Valley, tout le monde donne l’impression d’être absolument emballé par son métier. Quelques exemples. Vous ne peinez pas pour gagner votre vie : vous permettez à vos clients de réaliser leurs objectifs ! Vous ne souffrez pas de scoliose, à frapper seize heures durant sur un clavier : vous inventez la prochaine génération d’inter-activité globale ! Vous n’êtes ni un commercial retors ni un menteur pathologique : vous êtes patron d’une dot-com !C’est vrai, tout le monde aime son métier. Mais a-t-on vraiment le choix ? Ici, personne n’a de vie en dehors du boulot. Si vous ne vous éclatez pas dans votre job, que vous reste-t-il ? Pas grand chose. Au fond, aimer son travail n’est qu’un réflexe de survie pour justifier le fait d’y passer sa vie.
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