Notre téléphone mobile est devenu un terminal multitâche, capable de nous seconder dans bien des situations. Plusieurs fonctions nous sont familières, qu’il s’agisse de messagerie, d’Internet, de radio ou encore de photos… Mais il en est d’autres qui s’ajoutent au fil du temps et qui renforcent sa valeur d’usage. En matière de billettique et de paiement par exemple. Dans un futur proche, il suffira de présenter son mobile devant une borne spécifique pour acquérir un billet de train et en régler le coût, de façon électronique, comme pour un passe Navigo. Avec les mobiles disposant de forfaits Internet, l’utilisateur pourra également acquérir son billet sur le Web. Lors du voyage, la présentation du billet sur l’écran du mobile garantira la bonne foi du client auprès du contrôleur et permettra de passer les portillons. Ce type de scénario devient possible avec la technologie NFC, tout comme le fait de pouvoir renouveler un abonnement de transport, acheter une place de cinéma, de concert ou encore un billet pour un match de football… L’enjeu de cette technologie est d’améliorer l’interopérabilité entre deux appareils pour les rendre multifonctions.Dans cette perspective, l’Association française des opérateurs mobiles (Afom) a émis plusieurs préconisations visant à favoriser l’émergence de ce type de services mobiles. La technologie NFC repose sur la norme ISO 14443, qui s’applique aux systèmes dits de proximité et dont la portée n’excède pas 10 cm. Le débit maximum de communication est de 424 kbit/s, la gamme de fréquences de 13,56 MHz et le mode de communication peut être en half ou full duplex (dans ce dernier cas, les données circulent simultanément dans les deux sens). Le NFC est indépendant des technologies Bluetooth, Wi-Fi ou encore RFID (malgré une fréquence identique). Dans certains cas, notamment avec des oreillettes, il peut y avoir complémentarité du NFC avec des liens Bluetooth.
Échanges puce-antenne
Le terminal mobile doit être associé à un élément de sécurité pour garantir les opérations effectuées (paiement, billettique, contrôle d’accès). Les opérateurs font en sorte que ce rôle soit attribué à la carte Sim. Dans ce cas, toutes les données liées aux diverses applications sont intégrées dans celle-ci. Une seconde possibilité consiste à ajouter une puce dans le combiné pour effectuer les opérations. Cette option soulève des problèmes de sécurité, notamment lorsque l’usager change de mobile, les données restant, contrairement à la carte Sim que l’on peut ôter, dans le téléphone. Logiquement, la carte Sim devrait s’imposer.“ Actuellement, les cartes Sim ne contiennent que l’application de l’opérateur. Dans le cadre de services liés au NFC, elles deviennent multiapplicatives avec des espaces sécurisés pour chacune des applications. Dans un premier espace, il peut y avoir par exemple une application de type Navigo, dans un second une carte de fidélité, dans un troisième un moyen de paiement ”, explique Woo Mung-Ki, directeur Payment & Contactless chez Orange.L’architecture ne se cantonne pas à la carte Sim. “ Il faut une seconde antenne dans le mobile, celle du télé phone n’étant pas compatible, ainsi qu’une petite puce qui fait office de modem. Cette puce établit un lien physique entre la carte Sim et l’antenne du mobile ”, ajoute Woo Mung-Ki. Les données peuvent ainsi circuler entre la carte Sim du mobile et la borne. Le mobile doit également être capable de procéder aux opérations quand la batterie est à plat.Le NFC n’est pas intrusif et suppose donc une démarche volontaire de l’utilisateur. Ce qui exclut logiquement toute utilisation à son insu. Enfin, elle n’est pas exclusivement cantonnée au mode émulation de carte pour l’acquisition de billet ou des paiements. Elle peut également fonctionner en mode lecture pour des interactions avec des étiquettes électroniques, mais aussi en mode P2P pour l’échange local de données entre deux mobiles…Le véritable décollage commercial du NFC, avec des déploiements d’envergure, n’est pas attendu avant 2012. Pour l’heure, les industriels et des sociétés comme la SNCF ou la RATP mènent diverses expérimentations en partenariat avec les opérateurs. Mais, à terme, tous les services nécessitant une carte plastique ou un ticket papier pourraient être disponibles sur le mobile : paiement dans les magasins, titre de transport, billet de cinéma, carte de fidélité, badge professionnel, badge d’entrée jusqu’à la carte Vitale. L’adjectif “ électronique ” qualifiera aussi bien le portefeuille que les clés…
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