Concepteurs et fabricants de puces et de cartes graphi- ques sont pris en tenaille. D’un côté, les fondeurs intègrent de plus en plus de fonctions graphiques sur leurs processeurs, jusqu’à arriver au concept de PC sur une puce. De l’autre, les constructeurs et autres assembleurs dotent leurs PC de cartes dont les performances dépassent largement le besoin de l’utilisateur moyen. Un marché qui, comme celui des consoles de jeux, apporte son lot de contrats mirifiques mais ne profite qu’à quelques élus. Conséquence : des acquisitions et des abandons en pagaille ces dernières semaines. ATI a ouvert le bal en février en reprenant pour 400 millions de dollars ArtX, dont le processeur graphique a été retenu pour la console à 64 bits Dolphin, de Nintendo. Ce sont aussi les jeux qui ont précipité le destin de Gigapixel, pressenti pour fournir le processeur de la X-Box, de Microsoft. Doublé par Nvidia dans les derniers mètres, il finit dans l’escarcelle d’un autre géant du domaine, 3dfx, pour moins de 200 millions de dollars.
L’abandon d’Intergraph, qui se recentre peu à peu sur les logiciels et les services, était plus prévisible. C’est finalement 3Dlabs qui s’empare de sa division Intense3D (processeurs WildCat) pour un montant d’environ 50 millions de dollars.
La meilleure affaire, c’est peut-être Via Technologies qui la réalise. Le ” fondeur ” taïwanais (voir 01 Informatique n?’1571) s’associe avec S3 au sein d’une joint-venture baptisée Via-S3, qui englobera la précédente, S3-Via. Pour un montant initial de 323 millions de dollars, il s’approprie les puces graphiques de S3, tout en obtenant le maintien des accords de licence croisée que S3 possède avec Intel. Ce type d’accord lui permet d’accélérer son cycle de conception de circuits, tout en se frottant gentiment à son -très- grand concurrent de Santa Clara. Avec, pour les deux, le même objectif : le PC sur une puce.
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