Au petit matin, les premiers techniciens arrivent à la DSI de cette collectivité territoriale. Déjà, il faut vérifier les sauvegardes de la nuit. Tout a été programmé pour qu’il n’y ait aucun incident durant la sauvegarde
et, effectivement, il n’y en aucun… puisqu’il n’y a pas eu de sauvegarde !Dois-je décrire la suite du scénario catastrophe qui se profile à l’horizon ? Les services des serveurs hébergeant les applicatifs métier sont tombés : hurlements des usagers sous pression ; énervements des
administrés qui commencent à douter de la ‘ continuité du service public ‘ ; agacements des employés municipaux dégageant leur responsabilité par un ‘ On n’y peut rien,
l’informatique est encore en panne ‘…Pourtant, la collectivité a payé très cher son système d’information. Elle a écouté avec attention les conseils de ses différents fournisseurs. Elle a appliqué à la lettre les consignes et suivi les recommandations. Elle a tout
fait pour faciliter leur tâche, mettant même à la disposition de chacun un serveur dédié.Et c’est là que le bât blesse. Chaque fournisseur a effectué un transfert de valeur de son travail. La réaction en chaîne induite par ces transferts ne fait alors que commencer. En effet, la conception du système n’étant
pas globale (vision intégrale), mais morcelée en de multiples sous-ensembles (vision analytique), elle nécessite l’intervention systématique des fournisseurs.Nous sautons alors à pieds joints dans un cercle vicieux où la moindre modification d’un des éléments du système perturbe profondément les autres. Cercle vicieux pour le client, mais vertueux pour le fournisseur. Je devrais
plutôt dire… juteux !* MM. Red, Grey, Yellow, Blue et Purple sont cadres dans des services informatiques. Chaque semaine, à tour de rôle, ils vous font partager le fruit de leur expérience.
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