Depuis que l’idée d’un train supersonique a été lancée par Elon Musk en 2014, le concept n’a pas beaucoup changé dans ses grandes lignes. Il s’agit toujours de faire rouler des navettes dans des tunnels à plus de 1000 km/h et de relier, par exemple, San Francisco à Los Angeles en moins de 30 minutes. Mais la technologie de lévitation à propulsion magnétique est sujette, en revanche, à de nombreuses interprétations et divise les différentes sociétés qui se sont emparées du projet. Virgin Hyperloop vient peut-être de faire la différence en livrant de nouveaux détails dans une vidéo.
« Smart pod, dumb tube »
A l’origine, il était question de faire circuler des capsules pressurisées sur un coussin d’air dans des tubes à basse pression. Au mois de janvier dernier, on avait déjà pu voir l’aménagement intérieur haut de gamme de ce transport. Cette fois, on aperçoit le nouveau design du système avec ses moteurs de lévitation embarqués et ses moteurs de propulsion. Toute la lévitation, la puissance et la propulsion ont été déplacées sur la nacelle.
Le PDG de Virgin Hyperloop Josh Giegel a mis en avant à cette occasion son concept cher de « smart pod, dumb tube » (navette intelligente, tube idiot) sur l’antenne de Bloomberg. Comme nos routes qui peuvent supporter différents modes de transport indépendamment de leur technologie, le tunnel restera une infrastructure passive qui n’aura pas besoin d’évoluer. L’intelligence se trouve focalisée dans les pods.
Les moteurs de lévitation contiennent des électro-aimants qui soulèvent et guident la nacelle dans le tube. Ce qui lui permettrait d’être dix fois plus rapide que les trains à sustentation magnétique circulant actuellement au Japon, en Chine ou en Corée du Sud.
Un transport en commun à la demande ?
Si les navettes avanceront par convoi, elles ne seront pas pour autant solidarisées les unes aux autres comme les wagons d’un train. Cela ouvre la possibilité de se séparer au cours du trajet, chacune étant libre de ne pas s’arrêter à chaque gare et de poursuivre sa propre destination. L’idée est de conjuguer à la fois les avantages d’une voiture qui peut circuler librement et à la demande, avec la fluidité et la rapidité d’un train sur un itinéraire balisé. Virgin Hyperloop prétend ainsi pouvoir transporter 50 000 passagers par heure à la demande. Ce serait l’équivalent d’une autoroute à 30 voies.
Une commercialisation dès 2027 ?
Josh Giegel est également revenu sur la date de commercialisation de Virgin Hyperloop. L’échéance de 2030 pourrait être avancée entre 2027 et 2029 pour les passagers, avec probablement une mise en service plus rapide concernant les marchandises.
Virgin Hyperloop n’est que l’une des nombreuses sociétés s’étant emparée du concept. Mais elle se distingue par l’avancement de ses travaux et le nombre de tests réalisés près de Las Vegas. Sa première expérimentation avec de vrais passagers à bord a eu lieu au mois de novembre dernier et elle demeure unique au monde.
Un projet de loi sur les infrastructures soutenant notamment le développement d’Hyperloop a, par ailleurs, été approuvé par le Congrès américain au mois de juin dernier. Hyperloop sera éligible aux subventions, en tant que mode de transport innovant et pouvant aider potentiellement à réduire les émissions de carbone. Il va passer officiellement sous la juridiction de la FRA (Federal Railroad Administration), ce qui fournira un cadre réglementaire à son activité.
Source : Virgin Hyperloop, Bloomberg
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