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Trading Com Europe gonflé à bloc

3,5 MF au premier tour de table de décembre dernier, 66 MF le mois dernier pour le second… Trading Com Europe, place de marché électronique pour les opérateurs télécoms et les ISP créée à Paris en juillet 1999, change de braquet et peut maintenant partir à la conquête de l’Europe.

Le premier tour de table était l’?”uvre de deux business angels, Antoine Leprince-Ringuet et Alain du Brusle de Rouvroy. Le second réunit quatre fonds d’investissement internationaux : Azeo Ventures (ex Gazeo Ventures), Artemis (holding de tête du groupe François Pinault), ADBR Ventures et Euler-Sfac, n?’ 1 mondial de l’assurance crédit, qui garantira également toutes les transactions financières et commerciales réalisées par Trading Com Europe avec ses clients et fournisseurs.Les 66 millions de francs (10 millions d’euros), qu’ils ont apportés, permettront à la place de marché non seulement d’étoffer ses services en France, mais de les proposer également sur le plan européen.Ces services seront au nom de trois 😕 L’achat et la vente de minutes commutées qualifiées, locales, nationales et internationales. Ce service est opérationnel depuis mai dernier pour les minutes au départ de la France. Pour le mois de juin, il affichait déjà un volume de 6 millions de minutes, dont près de 45 % de trafic national, 15 % de trafic mobile et le reste en trafic international (États-Unis, Extrême-Orient et Afrique noire surtout). Une vingtaine d’opérateurs titulaires de licences L.33-1 ou L.34-1 l’utilisent dès maintenant. Ils sont donc tous interconnectés par liens E1 au commutateur Ericsson Axe 10, que Trading Com exploite au centre de colocation Telehouse 2, boulevard Voltaire à Paris. Ces opérateurs devraient être une cinquantaine à la fin de l’année (soit 30 millions de minutes par mois), puis 150 à fin 2001.Ces minutes présentent la particularité d’être qualifiées, car Trading Com mesure, avec des outils de Qualiope et des outils propres, la qualité de la ligne de destination et la capacité disponible. Cette qualification a des effets immédiats. “Dès que les opérateurs détectent une route de qualité vers l’Afrique notamment, ils achètent”, explique Richard Maindron, DG et cofondateur.Pour ces achats-ventes, Trading Com affiche également sa propre marge (5 % par minute), ce qui est une première. Cette transparence accélère le mouvement des transactions et permet à chacun d’être tour à tour client et fournisseur.?Le commerce de bande passante. Il peut prendre deux formes le courtage et le ” trading “. Le courtage, proposé depuis juin dernier, consiste pour Trading Com à trouver pour un acheteur, par mise en concurrence des fournisseurs, un lien vers n’importe quelle destination, puis à faire la mise en relation. La commission n’est ici que de 2,5 %. Ce courtage peut être réalisé en 48 heures à l’intérieur de l’Europe. Pour des destinations plus exotiques, il peut prendre une semaine. D’ici à la fin de l’année, Trading Com espère référencer pour ce service quelque 300 opérateurs et ISP.Le trading sera pour sa part proposé à l’automne. Il consistera à rapprocher les acheteurs et les vendeurs en garantissant l’anonymat de chacun. Anonymat que Trading Com garantit en installant ses propres équipements aux extrémités des principales routes. La plupart des opérateurs de réseaux internationaux sont en effet en surcapacité et préfèrent qu’on l’ignore. Cet anonymat contribuera à accélérer la baisse des prix.?L’achat-vente de capacités de transit IP. Ce service sera disponible lui aussi à la rentrée, grâce aux fonds apportés par le second tour de table. Il permettra à des opérateurs d’infrastructures Internet comme Ebone, Uunet, Teleglobe, Skynet ou Telia de vendre anonymement aux ISP, ASP, centres d’hébergement et autres consommateurs de bande passante IP leurs capacités d’accès.Autre première : ces capacités de transit IP seront cotées au Mbit/s en fonction de leur qualité et de leur disponibilité, ce qui permettra de les facturer non plus forfaitairement, mais à la bande passante réellement consommée.Pour ces trois types de transactions, il suffira que les offreurs et les vendeurs s’enregistrent sur le site web de Tranding Com. Bientôt, ils pourront également y lancer des achats et ventes aux enchères de bande passante.Le second tour de table, enfin, permettra à Trading Com de proposer ses trois familles de services dans les principaux n?”uds de communication européens. Une première filiale sera ainsi ouverte en août à Londres, une seconde à Francfort en septembre. Suivront ensuite les filiales de Milan, d’Amsterdam et de Stockholm.Comme à Paris, Trading Com dotera chacune d’entre elles d’un commutateur Axe 10, de routeurs d’extrémité et d’équipements ADM. Mais le serveur de transactions sera commun à toute l’Europe. A moyen terme, ces filiales emploieront une quinzaine de personnes chacune.Trading Com sait qu’il doit aller vite afin d’être incontournable sur le Vieux continent face à ses trois compétiteurs nord-américains (Arbinet, Band-X et Interxion) (www.tradingcom.fr) (www.tradingcom.net).

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Jean-Claude Streicher