Il y a deux semaines, notre directeur financier, fraîchement rentré de vacances, se remettait au travail. Imaginez son labeur matinal qui consiste, entre deux grilles de Sudoku, à éplucher la presse économique. Et là, stupeur ! Le
DAF tombe sur une information qu’il avait lui-même diffusée la veille en interne, tout en insistant sur sa confidentialité.Un pirate aurait-il pris le contrôle de son disque dur ? A moins qu’il y ait une taupe en interne… Dans ce genre de cas, la seconde hypothèse est la plus difficile à accepter, même si c’est malheureusement la
plus probable. Comme toujours, je me retrouve tôt ou tard chargé d’enquêter.Une étude approfondie du premier envoi du message m’a permis de retracer la diffusion. Résultat : 31 personnes ont reçu ce message alors que 22 personnes faisaient partie de la liste initiale (peut-on
d’ailleurs parler d’information confidentielle avec autant de personnes dans une liste de diffusion ?). Il s’avère qu’un des destinataires a fait suivre le message à huit autres en interne et que, parmi celles-ci, un
indélicat à ‘ forwardé ‘ l’information vers une adresse externe d’un webmail gratuit. Evidemment, ces deux personnes ont été convoquées dans le bureau de la DRH en présence du directeur financier.L’une d’elles a bien tenté de se justifier, prétextant avoir cliqué trop vite et que, dans ce genre de cas, le système devrait permettre de rattraper la bourde. L’autre a expliqué qu’elle n’avait pas
saisi le caractère sensible de l’information et a reconnu l’avoir fait suivre à un ami journaliste, simplement pour se faire un peu mousser. Les deux farceurs s’en tireront avec un avertissement. Ce mois d’août, pourtant
pluvieux, aura été très chaud pour eux…
(*) MM. Red, Green, Yellow, Blue et Purple sont cadres dans des services informatiques. Chaque semaine, à tour de rôle, ils vous font partager le fruit de leur expérience.
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