Centralisation ou décentralisation, telle est la question. A l’inverse de plusieurs États européens, comme l’Allemagne, la Suisse ou l’Estonie, le Royaume-Uni opte finalement pour un modèle « centralisé » pour le développement de son application nationale de traçage de contact – à l’instar de la France.
Le NHS (National Health Service), en charge de la conception d’un « StopCovid à l’anglaise » a décidé de s’affranchir du protocole conçu par Apple et Google. Et affirme que l’appli fonctionnera « suffisamment bien » même sur iPhone
« Matching » centralisé
Comme les Français, les développeurs britanniques ont opté un « modèle centralisé » basé sur la technologie Bluetooth. C’est-à-dire que le processus de correspondance qui détermine « qui a croisé qui » et « vers quels téléphones envoyer les alertes » va se dérouler sur un serveur informatique. En clair, ce travail de « matching » se fera hors de votre combiné.
Ce système de suivi permettra d’alerter les utilisateurs qui ont récemment croisé une personne diagnostiquée positive au Covid-19. À chaque fois que deux individus se trouvent à une certaine distance l’un de l’autre, et ce, pendant un certain temps, l’appli l’enregistre en l’envoyant au serveur. Lorsqu’un utilisateur indique qu’il est infecté, le serveur recherche qui il a croisé dernièrement et envoie automatiquement une cascade d’alertes aux personnes concernées. Un message apparaîtra sur l’écran, leur conseillant de se mettre en quarantaine ou de se faire tester. Le tout de manière anonyme.
Cette approche contraste avec le « modèle décentralisé » notamment développé par les deux géants américains Apple et Google – où les contacts sont enregistrés en local sur les téléphones des utilisateurs. Selon eux, cette approche est gage de davantage de confidentialité car ils interdisent aux autorités, aux hackers ou à toute personne malintentionnée d’avoir accès aux données stockées sur le serveur.
Centralisation pour une adaptation plus rapide
Mais les autorités britanniques estiment qu’un système centralisé leur donnera plus d’informations sur la propagation de Covid-19.
« L’un des avantages est qu’il est plus facile de vérifier le système et de l’adapter plus rapidement à mesure que les preuves scientifiques s’accumulent », a déclaré le professeur Christophe Fraser, un des épidémiologistes associé au NHS à la BBC UK. « Le principal objectif est de donner des conseils aux personnes qui sont les plus à risque, et non à celles qui présentent un risque beaucoup plus faible. Il est probablement plus facile de le faire avec un système centralisé. »
Pour sa part, la Commission européenne a indiqué que les deux modèles sont acceptables, sous réserve de suivre les directives communautaires récemment publiées.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.