Le monde de l’informatique s’invite dans celui des télécoms. Cette tendance s’est vérifiée en 2008, avec le lancement de smartphones offrant des capacités proches de celles d’un petit ordinateur ?” l’iPhone 3G d’Apple, le
T-mobile G1 de HTC, le
Player Addict de Samsung ou le
BlackBerry Storm de RIM ?”, mais elle devrait trouver sa consécration dans le courant de l’année 2009. Interrogés par
la rédaction, des constructeurs comme HTC et Samsung s’accordent à dire que le futur de la téléphonie mobile est intimement lié à la montée en puissance des processeurs.
Une course à la fréquence : objectif, 1,5 GHz !
Le Mobile World Congress, salon mondial de la téléphonie, qui se tiendra le mois prochain à Barcelone, pourrait bien marquer le coup d’envoi d’une véritable course à la fréquence, avec à la clé des smartphones plus
véloces, voire l’émergence de nouveaux appareils à la frontière du smartphone et du netbook.Au CES de Las Vegas, le fondeur Marvell a ainsi dévoilé un processeur pour appareils mobiles atteignant la fréquence de 1 GHz. Fournisseur de solutions et de technologies pour appareils sans fil, l’américain Qualcomm, qui
équipe de nombreux modèles de téléphones en puces radio et autres processeurs, a, lors de ce même salon, fait tourner sa plate-forme Snapdragon sous Android. Celle-ci intègre, comme chez Marvell, un processeur à 1 GHz et elle se dotera même, à
plus longue échéance ?” fin 2009 voire début 2010 ?”, d’un double c?”ur, atteignant ainsi une fréquence record de 1,5 GHz.Cette plate-forme avait été dévoilée dès le début du mois de décembre dernier par Qualcomm. Elle pourrait à terme équiper des smartphones haut de gamme mais aussi un nouveau type d’appareil, proche de la tablette
Internet, un produit tenant à la fois du smartphone pour la communication et du netbook pour ses possibilités d’extension. Mais ce n’est pas là le seul avantage de Snapdragon.
La haute-définition dans les smartphones
Snapdragon est en effet une plate-forme tout-en-un qui intègre à la fois un processeur classique à 1 GHz, un processeur de traitement de signal à 600 MHz pour les applications multimédias (ou DSP), une puce radio compatible
3G+ et des technologies complémentaires comme le Wi-Fi, le Bluetooth ou l’A-GPS. Tout cela dans un petit module de 12 x 12 millimètres. Une véritable révolution dans le monde de la mobilité, avec à la clé des appareils plus compacts et
plus fins, des coûts mieux maîtrisés par les constructeurs (un seul composant) et surtout une autonomie améliorée.Selon Jean Varaldi, responsable de l’activité chipset de Qualcomm, l’objectif est de fournir avec cette plate-forme des terminaux capables de s’allumer rapidement, de tenir 8 heures en utilisation et de
gérer les SMS (pour les tablettes Internet). La plate-forme Snapdragon de base (1 GHz) va permettre d’encoder et de lire des vidéos en 720p (1 280 x 720 pixels), et ce sans échauffement de la puce. Tandis que celle dotée d’une
puce double-c?”ur (1,5 GHz) sera à l’aise avec du 1080p (1 980 x 1 080 pixels). De quoi accroître, ne serait-ce que dans le domaine de la vidéo, les possibilités des terminaux mobiles.
Une trentaine de téléphones motorisés par le Snapdragon en 2009
La plate-forme Snapdragon ne laisse pas les constructeurs indifférents. Une trentaine d’appareils l’intégrant seront très prochainement annoncés. Pour Frédéric Tassy, dirigeant de HTC France, le futur de la téléphonie passe bien
par la montée en fréquence des processeurs. Mais, au-delà du gain de vitesse, le Snapdragon offrira un véritable environnement multitâche. Enfin, si ce type de solution se révèle financièrement plus avantageux, avec au bout du compte des prix plus
attrayants pour le consommateur, on est conscient chez HTC qu’il ne faut pas multiplier les références, de façon à faire de véritables économies d’échelle. Une stratégie payante pour le constructeur, semble-t-il, puisque déjà expérimentée en 2008
avec ses derniers smartphones, les fameux Touch, tous équipés d’un puce double-c?”ur Qualcomm déjà cadencée à 528 MHz.
Du ‘ vrai ‘ haut-débit sur les mobiles
Dans le domaine du très-haut-débit mobile, Qualcomm tire également son épingle du jeu. L’américain a effectué, dès juillet 2008, des tests probants en matière de haut-débit mobile grâce à l’usage du HSPA+ (le futur de la 3,5G), avec un
taux de transfert de données en réception de plus de 20 Mbit/s. Pour rappel, la 3,5G (ou HSPA) ne permet d’atteindre aujourd’hui, au mieux ?” et uniquement avec un appareil compatible, qu’il soit de type
smartphone ou netbook ?”, que 7,2 Mbit/s en réception !Le HSPA+ devrait être déployé en France dès 2009, avec, pour les utilisateurs équipés d’un terminal compatible, un usage beaucoup plus confortable et rapide de l’Internet mobile. Et Qualcomm a pensé à tout : sa plate-forme à
1,5 GHz prend en charge, bien entendu, ce fameux HSPA+. La compagnie travaille aussi sur la 4G, qui ne devrait toutefois pas pointer le bout de son nez avant 2011 et qui se cantonnera probablement aux grandes agglomérations. Appelée aussi 3G
LTE (pour Long Term Evolution), elle offrirait en termes de débits sur un appareil mobile l’équivalent de l’actuelle fibre optique, soit 100 Mbit/s en réception et 50 Mbit/s en émission de données.
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