Les gens, maintenant, avec la technologie, ont de la chance. Regardez par exemple comme le mois de janvier est devenu cool. Autrefois, il fallait passer trois jours à coller les timbres et les enveloppes pour envoyer ses v?”ux. On craquait complètement vers le 15 du mois devant la vingtième carte Unicef avec les Nymphéas de Monet et le “Season’s Greetings” de l’ex-collègue qui ne sait pas quoi écrire. On se ruait à La Poste le 30 pour expédier fissa une carte à son ex-chef qu’on avait oublié dans le mailing de décembre.Là, maintenant avec l’internet, la vie est belle, on clique sur un site de cartes électroniques, on choisit son modèle, et l’affaire est réglée. Parfois, il y a même le son ou la vidéo et on peut flanquer le tout direct à la corbeille en regardant juste le nom de l’expéditeur. L’ordinateur, vraiment, est le plus grand progrès depuis l’invention du pigeon voyageur.Et encore, ce n’est que le début. Tenez, l’an dernier à la même époque, je lisais mes “” imèles “, comme vous, bêtement, sur mon PC, au bureau. Au début, ça distrayait, mais arrivé à 100 par jour, on est tenté d’envisager des solutions rétrogrades : demander à son président l’embauche d’une secrétaire, l’achat d’une imprimante rapide ou l’octroi d’une prime pour surcroît de travail.Dans les trois cas, sauf s’il n’a jamais entendu parler d’Outlook, on a peu de chances. Mais qu’importe. Les progrès sont tels…Observez par exemple Annick, de la compta, qui cette année a jeté son Filofax et s’est fait offrir un PDA de fonction, modèle Palm IIIc, écran couleur. Transfigurée, la fille. Elle ” mèle ” désormais dans la voiture au feu rouge, pendant la réunion ” budg ” du vendredi, en attendant les copines après la gym, ça n’arrête pas.Le camarade Loïc de la direction générale, lui, s’est payé un téléphone Wap. Bon, d’accord, il attrape des ampoules pour taper 76 fois sur le clavier [email protected], mais, quand même, il gagne du temps par rapport à l’époque où, dans le taxi, il lisait Le Parisien ou discutait avec le chauffeur du poids des charges sociales en France.À 100 e-mails par jour, donc, un PDA et un Wap permettent de tenir le choc. Au-delà apparaissent déjà les premières solutions pour mailomanes débordés. Lavazza vient de mettre en vente la première machine à café qui lit et envoie des e-mails. L’engin, accessoirement, fait des expressos, mais, surtout, se branche sur la prise de téléphone et vous permet, en attendant que l’eau chauffe, de lire votre courrier sur un écran installé juste au-dessus du percolateur.Vous pouvez même consulter le trafic, la météo, les news et les programmes de ciné. En langage internet, on appelle cela une cafetière-portail. Ce qui dans la cuisine, le matin, donne :
?” Chéri, tu le veux serré ou léger ?
?” La version 2.0, s’teup !
?” Mince, l’eau ne chauffe pas, il y a 135 messages en attente…Vous rigolez ? La technologie embarquée (Smart Stack) est tellement géniale qu’une fois qu’on a réussi à l’installer dans une cafetière tout est permis. On peut nicher un Smart Stack dans le grille-pain, tant qu’à faire ; fabriquer un pèse-personne qui lit le courrier et envoie automatiquement une alerte à votre médecin dès que vous dépassez les 75 kilos.Créer un fer qui repasse les chemises et lit les fichiers PowerPoint. Construire une tondeuse Outils Wolf reliée au web qui permet enfin de s’occuper intelligemment les après-midi de mai, quand l’herbe du jardin pousse trop vite. Et quand, pour la prochaine fête des mères, Moulinex sortira un Epilady qui lit les cours du Nasdaq, ce sera au poil.
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