C’est une fois encore à une centaine de kilomètres d’altitude que Blue Origin a entraîné un équipage de six amateurs à ce que l’on pourrait qualifier de la frontière de l’espace. Une altitude suffisante pour en prendre plein les yeux en voyant se dessiner à l’horizon la courbure de la Terre, et vivre pendant quelques minutes l’apesanteur.
Pour atteindre cet apogée, les convives embarquent à bord de New Shepard, le lanceur de la société financée par Jeff Bezos, le fondateur d’Amazon. Des lanceurs adaptés au tourisme spatial, il est devenu le plus populaire, avec pas moins de 26 vols à son actif et 43 passagers invités à découvrir l’espace. Des passagers qui en sont revenus pleins de souvenirs, mais très discrets sur la question du prix qu’ils avaient déboursé.
Memories that will last forever. #NS26 pic.twitter.com/bGSwGpwu0q
— Blue Origin (@blueorigin) August 29, 2024
Il n’y a pas de doute, ces sièges sont réservés aux plus riches, certainement capable de pouvoir débourser plusieurs millions de dollars. À terme, la société vise un tarif fixe de 250 000 dollars, mais au bout du huitième vol de tourisme spatial, ce montant ne doit pas encore être de mise.
Chez SpaceX, le prix est encore plus élevé. Mais il y a des raisons à cela. Plutôt que de tutoyer la ligne de Karman, autour des 100 kilomètres d’altitude, la société propose à ses premiers clients particuliers de vivre l’expérience de l’espace et devenir un astronaute à des altitudes bien supérieures.
Le tourisme spatial de SpaceX avec Polaris et Fram2
La première en date, Inspiration4, a conduit quatre passagers à 585 kilomètres d’altitude. Et plutôt que de durer quelques dizaines de minutes, la mission aura duré 3 jours. Pour cela, SpaceX peut compter sur sa capsule Crew Dragon, la même qui permet de faire la navette aux astronautes professionnels vers la Station spatiale internationale.
À la hauteur de son programme, la mission de SpaceX ne s’est pas représentée de sitôt. Il a fallu attendre deux ans et l’année 2024 pour qu’un nouveau projet se lance : il s’appelle Polaris Dawn et prévoit de faire encore plus fou : une sortie extravéhiculaire, à plus de 700 kilomètres d’altitude, et un apogée à 1 400 kilomètres.
Malheureusement, les conditions météo et une inspection de l’alimentation en azote a cloué la fusée au sol au cours de la dernière semaine, lui faisant rater les différents créneaux qui lui été possibles. Depuis, l’équipage est invité à patienter, jusqu’à qu’une nouvelle fenêtre s’ouvre.
Polaris Dawn n’est pas la seule mission spatiale prévue par SpaceX à des fins récréatives, pour les prochains mois. À la fin de l’année, la société prépare Fram2, un vol orbital qui aura la particularité de passer au-dessus des pôles de la Terre. Ensuite, deux autres missions sont prévues sur le programme Polaris, qui doit déboucher à un horizon plus lointain sur un vol habité à bord de Starship.
Ne pas oublier Axiom Space
Sur la troisième place des acteurs les plus convoités dans le tourisme spatial, il faudra mentionner Axiom Space. Pour la troisième fois en janvier 2024, la société a utilisé une capsule Crew Dragon (SpaceX) pour envoyer un équipage amateur à bord de l’ISS, pour un séjour d’une dizaine de jours. En réalisant ces missions, Axiom Space se finance, et prépare un autre projet : la réalisation de sa propre station spatiale.
Il lui en faudra une, et à toutes les sociétés qui aimeraient proposer des séjours dans l’espace de cette façon. Car d’ici la fin de la décennie, l’ISS ne sera plus que l’ombre d’elle-même, alors que les cinq agences spatiales qui la constitue (la NASA, Roscosmos, l’ESA, JAXA et l’ASC la quitteront définitivement, pour une retraite bien méritée.
En parallèle, le tourisme spatial devrait voir son marché exploser. Il représentait 876 millions de dollars en 2023 selon Data Bridge Market Research, qui le projette à 13 milliards d’ici 2031.
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