En mai 2019, le gouvernement américain a banni Huawei. En plaçant la marque chinoise sur liste noire, l’administration Trump a interdit aux entreprises américaines de travailler avec Huawei, à moins d’obtenir une licence spéciale. Si certaines entreprises comme Microsoft en ont obtenu une, d’autres comme Google sont sans réponse, ce qui les empêche de travailler avec le géant chinois.
En conséquence, Huawei est privé d’Android. La marque chinoise peut toujours installer la version open source du système d’exploitation sur ses smartphones mais n’a pas accès aux services Google, indispensables au bon fonctionnement de nombreuses applications et à l’installation du magasin Play Store. Cela rend incompatibles de très nombreux logiciels avec ses nouveaux smartphones, comme le Mate 30 Pro.
Comme 01net.com vous le révélait il y a quelques semaines, Huawei est désormais conscient que son année 2020 sera sans Google. La marque chinoise vient d’officialiser les premiers détails de sa stratégie de rebond.
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Huawei mise sur son AppGallery
Sans Play Store, Huawei doit proposer une alternative pour télécharger des applications. C’est sur l’AppGallery, sa boutique maison, que seront envoyées les personnes qui viennent d’acheter un smartphone Huawei. Si cette plate-forme est encore trop vide aujourd’hui, la marque chinoise a déjà investi plus d’un milliard de dollars dans une vaste opération de séduction des développeurs. Huawei veut les convaincre de proposer leurs applications sur l’AppGallery et les premiers résultats sont déjà là. En effet, le nombre d’applications sur la plate-forme a doublé en à peine quelques mois. Nous avons néanmoins entendu dire que certains développeurs français auraient refusé les offres de Huawei.
Pour contrer ces manques, Huawei a trouvé d’amusantes ruses. Par exemple, si vous vous rendez sur facebook.com, un lien pour télécharger le fichier d’installation APK de l’application vous sera proposé. On ne sait en revanche pas si les mises à jour seront possibles, ce qui pourrait poser problème. En magasin, la marque chinoise mettra également en avant des tutoriels pour apprendre à télécharger des applications (ou transférer leurs applications existantes sur leur nouveau smartphone). Le but est d’éduquer les utilisateurs sur les alternatives à Google.
Enfin, toute la communication de Huawei tournera autour de l’AppGallery. D’abord sur Internet, la marque chinoise diffusera des pubs vantant son magasin d’applications. On revient en quelque sorte au modèle d’Apple aux origines de l’App Store : « Il y a une app pour ça ».
Huawei investit énormément dans son AppGallery et souhaite attirer un maximum de développeurs. Sans Play Store, beaucoup d’applications ne sont plus accessibles sur les smartphones Huawei aujourd’hui. pic.twitter.com/PfC5912C65
— 01net (@01net) February 24, 2020
Des APIs « meilleures que celles de Google »
Vous vous demandez peut-être pourquoi Huawei a autant de mal à attirer les développeurs sur sa plate-forme alors que ses smartphones tournent sous Android.
En réalité, la plupart des applications Android utilisent des APIs Google pour fonctionner, incluses dans les Google Mobile Services, ce qui les rend incompatibles avec les smartphones Huawei. Par exemple, Netflix utilise le DRM Widevine, de Google, pour protéger ses vidéos. D’autres applications, comme Citymapper, utilisent de leur côté l’outil de localisation GPS de Google. Il leur est donc impossible de fonctionner sur un smartphone Huawei de dernière génération.
Pour que ces applications deviennent compatibles avec les smartphones de la marque, Huawei a mis au point les HMS (Huawei Mobile Services), une palettes d’APIs capables de remplacer celles de Google. C’est ce travail qui inquiètent de nombreux développeurs, qui craignent d’y perdre beaucoup de temps.
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Selon Huawei, ses APIs seraient encore plus performantes que celles de Google. La marque dit par exemple que dans Snapchat, l’une des rares applications américaines disponibles sur l’AppGallery, la qualité photo est meilleure avec les HMS. Cela ne serait pas étonnant, les APIs Google ne sont pas toujours efficaces sur certains appareils.
Enfin, Huawei précise que si le gouvernement américain change d’avis, il reviendra aux services Google. L’AppGallery est un plan B et l’entreprise, bien qu’intéressée par l’idée de concurrencer Google, ne veut pas déclarer de guerre.
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