Les consommateurs ne peuvent pas perdre à tous les coups. Après une période de pénurie pendant la pandémie qui ont fait exploser de nombreux prix de composants électroniques, la roue commence à tourner pour certains produits. Comme le stockage flash des disques durs SSD dont la mémoire NAND n’en peut plus de décrocher. Déjà en forte baisse au premier trimestre – jusqu’à 18% ! – la mémoire NAND (appelée aussi mémoire flash) devrait baisser de 5% à 10% au second trimestre. Selon le cabinet TrendForce, spécialisé dans les analyses du marché des composants, dans le meilleur des cas, les prix resteront stables au troisième trimestre. Et il y a un maigre espoir pour les différents constructeurs de profiter d’une tendance légèrement haussière au 4e trimestre 2023.
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Si cette volatilité des prix peut paraître abstraite de prime abord, deux effets sont facilement observables. Côté consommateur, la continuité de la baisse du prix des SSD que vous pouvez acheter pour vos ordinateurs personnels. Une bonne nouvelle pour votre portefeuille si vous comptez acheter du stockage dans les trois prochains mois. Mais cette situation tourne au cauchemar pour certains industriels comme Micron. L’Américain, qui produit des modules de mémoire de stockage et de mémoire vive, affiche une perte trimestrielle de 2,312 milliards de dollars pour le second trimestre de son année fiscale 2023 (qui s’est terminé le 3 mars dernier).
Toutes les mémoires ne sont pas logées à la même enseigne
Comme le démontre le tableau ci-dessus, tous les types de mémoire ne sont pas égaux. Et l’analyse est assez simple : la loi de l’offre et la demande fonctionne à plein. Après la fièvre de l’équipement en masse pendant la période de pandémie, le marché se corrige naturellement. Outre cette correction, il faut aussi souligner ici des éléments contextuels qui expliquent la baisse d’achat généralisée.
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Côté PC, l’attente de Windows 12 peut avoir un effet sur le report d’équipement de particuliers, mais aussi d’institutions. Ensuite, il est un élément qui touche aussi bien les smartphones, tablettes que les ordinateurs : le niveau de qualité suffisant semble être atteint dans bien des gammes de prix. Ce concept consiste à simplement regarder le comportement de machines lancées il y a trois/quatre ans – privilège que nous avons dans une rédaction tech. Et réaliser qu’un Pixel 4a, smartphone d’entrée de gamme de Google lancé en 2020 ou un PC portable équipé d’une puce Core de 10e génération comme le Dell XPS 13 2-en-1 lancé la même année, fonctionnent toujours très bien. Mieux, ils ne paraissent pas montrer de signes de faiblesse. Ici, ce qui est bon pour la planète… devient mauvais pour les industriels. Des agents économiques qui doivent investir des milliards tous les ans pour faire progresser leurs usines et qui se trouve, en 2023, dans un trou d’air.
Industrie cyclique, 2025 comme sortie du tunnel
Si les pertes, comme celles de Micron que nous avons soulignées, paraissent énormes, c’est aussi parce que, lors des bons trimestres des bonnes années, ce genre d’entreprise peut générer beaucoup de cash. L’industrie des semi-conducteurs est hautement cyclique et les deux défis majeurs qu’elle rencontre sont de suivre les évolutions technologies majeures et de passer sans trop de dommages les différentes crises.
C’est là que l’on note la dépendance du marché matériel à celui du logiciel. Dans le monde des PC, le lancement d’une nouvelle version de Windows montre toujours un pic d’achat. Les consommateurs trouvant (à raison) que c’est le bon moment pour investir dans une machine pour laquelle ils seront sûrs de profiter d’un long suivi logiciel. De même, de nouvelles versions d’Android et d’iPhone peuvent booster la demande, quoique de manière moins brutale qu’un nouveau Windows.
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Le tableau n’est cependant pas catastrophique sur le long terme. D’une part, Windows 12 est en gestation et le marché des smartphones reste dynamique. Mais en plus de cela, de nombreuses applications vont pousser la demande de mémoire de stockage rapide, notamment les centres de calculs liés à l’IA. Voilà pourquoi l’action de Micron n’a quasiment pas décroché : cette baisse est cyclique et s’explique aussi par des facteurs externes connus (invasion de l’Ukraine, etc.). Mieux, l’industrie a de la visibilité sur les feuilles de routes technologiques des autres acteurs. Permettant à Micron d’être sûr que 2025 sera une année d’embelli. On l’espère pour eux, mais en attendant, c’est le bon moment pour acheter un SSD pas trop cher !
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Source : Tom's Hardware (US)