Les éditeurs ont entrepris de se défendre contre le piratage de leurs logiciels et ne lésinent pas sur les méthodes. Pour l’ignorer, il faudrait vraiment avoir passé trois ans sur la planète Mars. L’installation d’un logiciel, téléchargé ou acheté dans le commerce, nécessite ?” au minimum ?” de saisir une suite de ” signes cabalistiques “, le fameux numéro de série.Et cette tendance s’amplifie de jour en jour. Parfois, comme c’est le cas pour Office XP ou les logiciels de comptabilité de Ciel, vous ne pouvez faire fonctionner le logiciel qu’après vous être enregistré par téléphone ou sur Internet auprès de l’éditeur.Le logiciel étant une ?”uvre intellectuelle, il est logique qu’il soit protégé contre les copies illicites. Mais les éditeurs prennent-ils en compte les désagréments que cette protection entraîne pour l’utilisateur ? Ainsi, cette inscription obligatoire auprès de l’éditeur est une contrainte… surtout quand ce dernier est injoignable !Autre système de protection contraignant : le CD original qu’il faut systématiquement insérer dans le lecteur pour faire fonctionner le logiciel. Cette solution a l’inconvénient de ralentir le démarrage de Windows. Et si vous avez besoin de données placées sur un autre CD, il vous faudra sans cesse changer de disques. Pas vraiment pratique !Et c’est là que ça coince : les protections logicielles, sans exception, ont toutes été brisées à un moment ou un autre par des hackers, des développeurs ou tout simplement par des utilisateurs qui voulaient relever un défi technique. Dans de nombreux cas, les personnes qui ont cassé ces protections n’agissaient même pas pour un quelconque profit, mais pour l’amour de la performance pure. Comment ne pas s’étonner de constater que des générateurs de numéros de série d’Office XP, permettant de faire fonctionner le logiciel sans s’inscrire auprès de Microsoft, ont circulé sur Internet avant même la sortie officielle du logiciel ?Le paradoxe est éloquent : les éditeurs de logiciels, pour mettre au point ces systèmes de protection si peu efficaces, ont engagé des frais importants. Ces frais se répercutent sur le prix de vente des logiciels. Et comme ces derniers sont de plus en plus chers, les utilisateurs se croient de plus en plus autorisés à en faire des copies illicites. On n’est pas sorti de l’auberge !Ne pourrait-on pas, au lieu de développer des techniques coûteuses de protection, inefficaces et contraignantes pour l’utilisateur, envisager une autre voie : celle de l’incitation. En d’autres termes, un éditeur pourrait mettre à la disposition des clients enregistrés des mises à jour régulières, un support régulier et des fonctions additionnelles de son logiciel.Après tout, c’est une technique que les auteurs de sharewares ont déjà adoptée. Avec un certain succès semble-t-il…* Chef de service à L’Ordinateur Individuel
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