British Telecom pourrait faire sourire, s’il ne revendiquait devant les tribunaux américains la paternité d’une partie des travaux de Tim Berners-Lee sur la consultation hypertextuelle, un mode de lecture non linéaire des documents à l’?”uvre sur Internet. Ainsi, pour chaque clic, l’opérateur britannique caresse le doux espoir de remplir sa besace en monnaie sonnante et trébuchante. Dans le rôle du porte-monnaie, les fournisseurs d’accès ?” l’américain Prodigy en tête de liste ?” accusent le coup de sa première salve judiciaire. Le hic, c’est que pour pouvoir transformer ce rêve en réalité, BT doit prouver qu’il a bel et bien inventé une partie de l’hypertexte moderne. Et la place est chère… En 1945, Vannevar Bush décrivait, dans un article publié par Atlantic Monthly, The Memex, un appareil permettant la consultation non linéaire à base de microfiches. Autre trublion, Ted Nelson, qui donne corps à l’hypertexte moderne dans les années soixante. Sans compter l’inventeur de la souris, Doug Engelbart, qui abonde dans le même sens, fort de sa solution oNLine System (NLS). Mais les vrais théoriciens sont peut-être ailleurs : le franco-argentin Julio Cortazar en tête, qui dès 1959 écrivait son roman à lecture combinatoire, Marelle, suivi en 1961 par Raymond Queneau et ses Cent mille milliards de poèmes. Autant de pères potentiels de lhypertexte, en mesure de débouter British Telecom dans son action…
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