La voiture électrique à Paris sera-t-elle sauvée par un pétrolier ? C’est en tout cas le scénario le plus probable, après la victoire de Total dans l’appel d’offres qui permettra au géant de l’énergie de reprendre le réseau de bornes et de véhicules Autolib, laissé à l’abandon depuis 2019 par le groupe Bolloré. La candidature de Total était, depuis plusieurs jours, la favorite des observateurs face aux projets de Renault, Shell, Bouygues ou encore Schneider Electric.
La promesse d’un paiement sans contact, à l’acte
Et pour cause, le projet de Total est bien plus ambitieux que celui de ses concurrents. Il va plus loin que les exigences de la municipalité en proposant un réseau de 1830 bornes simples de 7 kW, 70 doubles de 3 kW pour les deux-roues et 80 stations de recharge rapide DC reparties dans 10 parkings souterrains. L’ensemble représenterait une augmentation de 56% par rapport à la capacité de recharge actuelle. Surtout, Total est prêt à s’engager sur une qualité de service qui fait défaut aux principaux acteurs de la recharge actuellement. Le groupe pétrolier envisage de remettre à niveau le matériel existant mais aussi de déployer des bornes neuves. Objectif : parvenir à un taux de disponibilité de 95% au minimum.
Pour parvenir à ce résultat, le projet prévoit la création d’une équipe de 13 personnes qui aurait pour mission de visiter chaque station au minimum une fois par semaine. Les délais d’intervention seraient également réduits à 30 mn. Enfin, cerise sur le gâteau, Total prévoit d’inclure un service de paiement sans contact, à l’acte, dans l’année suivant la reprise du réseau. Autrement dit, il ne sera pas nécessaire de s’abonner à un service ni d’ajouter une énième carte de paiement à sa collection.
Virage électrique en cours
La reprise doit encore être validée par le conseil de Paris le 17 novembre, ce qui serait en très bonne voie selon nos confrères des Echos.
Cette opération confirme le virage stratégique entrepris par Total depuis plusieurs mois. Le géant du pétrole a investi massivement dans la recharge électrique que ce soit en France, avec le rachat d’Autolib, mais aussi ailleurs en Europe. En effet, en septembre dernier, Total avait déjà repris une dépouille du groupe Bolloré, le réseau Source London, qui comptait 1600 points de recharge en Angleterre. Quelques semaines auparavant, il avait investi dans un réseau de 20 000 bornes de recharge au Pays-Bas. Le groupe s’active également à équiper ses stations services d’un système de recharge rapide de 150 kW.
Au final, l’entreprise française s’active pour mettre en place son plan de route qui prévoit la gestion de 150 000 bornes électriques d’ici 2025. Une façon plutôt logique de compenser la baisse des ventes d’essence et de gazole.
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