Le fondateur d’Open Text, Tom Jenkins, est le premier à avoir envisagé la gestion documentaire à travers le prisme de la collaboration. Il était de passage à Paris pour la sortie de son dernier ouvrage.01Informatique : Pourquoi vouloir à tout prix associer collaboration et gestion de contenu ?
Tom Jenkins : C’est indispensable pour décrire le contexte du document et connaître le rôle des personnes impliquées. Qui a écrit le document ? Qui l’a lu et commenté ? Qui était connecté lors de ces différentes
opérations ? Le document gagne en pertinence quand toutes ces informations lui sont associées sous forme de métadonnées.Au final, avec ces dernières, on retrace toute l’histoire de la collaboration qu’il a suscitée. Si les processus collaboratifs sont dissociés de la gestion de contenu, il devient nécessaire de
‘ taguer ‘ manuellement les documents. Et personne n’est prêt à accomplir ce travail fastidieux. Cette association doit être effectuée automatiquement.Cette vision concourt-elle à centraliser tous les contenus au sein d’un même référentiel ?
J’ai passé dix ans de ma vie à chercher à bâtir un référentiel unique pour tout type de contenu. C’est illusoire ! Chaque référentiel a ses propres spécificités en fonction du niveau de performances, du type de requête, des
restrictions d’accès, etc.Sans compter qu’il est dangereux de centraliser tous ses contenus en un seul lieu. Pour que les outils de collaboration s’étendent à toute l’entreprise, il est en revanche indispensable que les référentiels soient interconnectés.
Malheureusement, faute de standard, nous avons encore recours à des interfaces de programmation.A quoi est due cette absence de standard ?
A la complexité, essentiellement. Car le standard idéal devrait décrire tant le contenu que les processus de workflow, qui eux-mêmes formalisent les interactions entre les contenus, d’une part, et entre les hommes,
d’autre part.Le référentiel virtuel ou le portail n’apportent-ils pas une réponse suffisante en termes d’intégration ?
En centralisant les métadonnées de diverses sources de stockage, le référentiel virtuel constitue une première étape, insuffisante toutefois. Car celui-ci n’a ni la connaissance des processus ni celle des personnes.Quant au portail, dans sa forme originale, il ouvre sur une collection de référentiels mais ne gère pas le travail collaboratif. Les entreprises y remédient par une approche très pragmatique : elles commencent par déployer un
portail de contenu puis y ajoutent une brique collaboration.Que manque-t-il à Open Text pour disposer d’une véritable gestion de contenu d’entreprise ?
Le traitement du multimédia. Notre R&D s’attaque actuellement aux outils de recherche pour l’audio et la vidéo. L’idée étant d’identifier non des mots, mais des sons. Dans ce contexte, le référentiel d’Artesia, notre dernière
acquisition en date, servira à manipuler les contenus multimédias déjà indexés. A terme, nous ajouterons notre brique collaborative à Artesia.
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