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Tom Clancy’s Endwar, le test

La console, parent pauvre de la stratégie ? Ubisoft Shanghai corrige le tir en renouvelant certains des codes du genre. Au programme : Troisième Guerre mondiale et commandes vocales.

Commençons par dissiper un malentendu. Endwar ne prétend pas vraiment mettre fin à la guerre entre console et jeu de stratégie en temps réel (STR). Parce qu’il ne s’agit pas d’un STR, mais (attention, néologisme)
d’un TTR. D’un jeu de tactique en temps réel. Pas de ressources, pas de constructions. Toute la place est laissée à la tactique pure, aux mouvements de troupes, aux objectifs à capturer ou à détruire et aux vues réalistes.D’ailleurs, avec seulement sept unités différentes, Endwar aurait bien du mal à rivaliser avec la fine fleur du genre (StarCraft, toujours et encore, ou même Dawn of War).
Bref, l’accent est avant tout mis sur la capacité du joueur à commander ses troupes.

Un vrai jeu de général

Vu sous cet angle, le fameux système de commandes vocales mis en avant par Ubisoft prend un peu plus de sens. Le principe est ambitieux : un micro et des ordres simples qui permettent… tout. La structure est immuable :
‘ [Qui] ‘, pour appeler l’unité concernée, par son numéro ou par son petit nom. ‘ [Quoi] ‘, pour lui indiquer ce qu’on attend d’elle. ‘ [Où] ‘, pour désigner sa cible. Une
pression sur la touche RT (détente droite sur la Xbox 360) ou sur R2 (deuxième détente droite sur la PS3), et on peut lâcher un flot ininterrompu de ‘ Formation X attaquer cible Y ‘ et autres ‘ Omaha sécuriser
position ‘.Le système fonctionne bien. Mais, finalement, les joueurs (et les testeurs de jeux vidéo) à la diction un peu approximative pourront préférer s’en remettre aux commandes au pad, étonnamment bien pensées et tout
aussi efficaces. Dans les deux cas, on ne regrette pas un instant le combo clavier-souris cher aux jeux de stratégie sur PC. C’est l’essentiel.Une fois Endwar en main (en bouche ?), il est temps de voir ce que la campagne solo a dans le ventre. Dans un premier temps, la phase en tour par tour. La carte du monde nous rappelle, en version
light, un Total War, série culte sur PC. Normal : le même homme, Michael de Plater, est aux manettes des deux jeux.Après avoir rejoint un camp (Etats-Unis, Europe ou Russie), le joueur choisit librement sur quel point de la ligne de front il va concentrer ses efforts. C’est aussi sur cette carte qu’il dépensera l’argent gagné après chaque victoire,
pour développer ses troupes. Lance-flammes, blindages, etc. : des améliorations réellement visibles sur ses unités. Bon point.

Simple, efficace et subtil

Les batailles proprement dites, nerveuses et rapides (on les boucle en une demi-heure, et cinq minutes de Blitzkrieg suffisent parfois), sont finalement l’aspect le plus classique du jeu. En plus des soutiens
aériens et autres bombardements nucléaires, elles impliquent un maximum de douze unités pour chaque camp, la vitesse de leur respawn (‘ réapparition ‘) dépendant du nombre de tours de liaison
contrôlées.Concrètement, on a affaire à un chifoumi (pierre-papier-ciseaux) géant, chaque unité ayant sa proie favorite et sa Némésis. Pas question de tout miser sur la force brute : une armée mal équilibrée est une armée en sursis. Pas
question non plus de foncer tête baissée : l’utilisation judicieuse de l’environnement est primordiale. Excepté un système d’expérience qui pousse à s’attacher amoureusement à ses soldats, il n’y a rien là que de très classique.Endwar révolutionne-t-il le petit monde de la stratégie ? Non, sans aucun doute. Est-ce un bon jeu ? Oui. Saura-t-il se faire une place durable dans le paysage ? Joker. La réponse dépendra en grande
partie du succès du mode multijoueur (Théâtre de guerre) et des campagnes en ligne, longues de trois semaines et au nombre de participants théoriquement illimité.

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Corentin Raguenes