En redressement judiciaire depuis le 29 janvier, la liquidation de la société To Luna vient d’être prononcée. La quinzaine de salariés de la start-up a déjà quitté les locaux de l’incubateur Tocamak.Fondé sur un business modèle différent des deux leaders européens du secteur, Ciao et Dooyoo, To Luna comptait à 80 % sur des revenus issus des études et des tests de produits.Les internautes volontaires s’inscrivaient pour recevoir à leur domicile des échantillons de produits ou pour tester à distance un nouveau site ou une nouvelle campagne de communication. La start-up se mettait ainsi en position de concurrence avec les instituts de sondage et d’enquêtes traditionnels.Créée en janvier 2000, la société avait bénéficié d’un fonds d’amorçage de Tocamak, puis avait réalisé une première levée de fonds d’un million d’euros en juin dernier auprès de TrinovaII, Aliz@ction et le groupe IPBM. Une seconde levée de fonds de même envergure était prévue depuis le mois d’octobre 2000. Les investisseurs n’ont pas suivi.” Nous aurions participé à la seconde levée de fonds, mais nous souhaitions qu’un autre investisseur s’engage, explique Antoine Decitre, directeur général de Tocamak. Etant donné le contexte de marché actuel, les levées de fonds sont bien plus difficiles à réaliser, il s’agit dans la plupart des cas de bridges accordés par les actionnaires de départ. To Luna avait un très bon business modèle mais n’a pas levé suffisamment de fonds en attendant de réaliser un chiffre d’affaires conséquent. Les études s’achètent entre 10 000 et 20 000 francs et il aurait fallu en vendre beaucoup plus pour que la société tienne sans capitaux extérieurs. “Une des erreurs de To Luna a certainement été de passer trop vite de l’étape de la constitution d’une communauté à son exploitation. Tous les sites d’avis de consommateurs comptent sur des revenus issus de sondages pour des marques, en plus de la publicité, du e-commerce et de la syndication de contenu sur des sites ou portails marchands. Cependant, ils s’appuient sur une base déjà identifiée d’internautes. “Le ticket d’entrée sur le marché des avis de consommateurs est désormais très élevé car, sans projet européen, une société a peu de chances aujourd’hui de s’imposer. Et l’intérêt des acteurs de ce secteur est de se constituer d’abord une base d’utilisateurs très large”, précise Alexandre Mazurek, directeur des opérations de Dooyoo France.Même analyse chez Ciao. Nicolas Mezke, le président de la filiale française n’a pas été étonné de la faillite de To Luna. “On s’y attendait car on ne voyait pas la levée de fonds se réaliser, remarque-t-il. Je pense que le business modèle de To Luna était gourmand en capitaux et demandait de constituer une équipe importante : léchantillonnage et les tests de produits obligeait à une logistique adaptée à chaque client, et faisait perdre les avantages du on line. “
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