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TNT : plus que trois ans pour s’équiper

Le 30 novembre 2011, la télévision classique s’éteindra définitivement pour faire place au numérique. L’échéance approche, mais rien n’est encore fixé pour préparer les Français à cette conversion.

Comme prévu par la loi sur la
‘ télévision du futur ‘, la télé hertzienne classique (analogique) disparaîtra définitivement du territoire français, au
plus tard le 30 novembre 2011. Dès lors, la TNT régnera en maître sur nos téléviseurs, que ce soit en réception directe grâce à un adaptateur (intégré ou non au téléviseur), ou dans le cadre de l’offre d’un fournisseur ADSL, câble ou
satellite.Cette conversion n’est pas sans conséquence pour les dizaines de millions de téléspectateurs de l’Hexagone. Car, même si 85 % de la population est actuellement dans la zone de couverture des émetteurs TNT (95 % prévus en
2011), de nombreux foyers ne possèdent pas encore de récepteur adapté : selon Médiamétrie, seuls 28,2 % des foyers métropolitains disposent d’un adaptateur TNT. Le Credoc estime quant à lui que 22 % des Français recevait la TV par
ADSL ou par câble au mois de juin de 2007, et 26 % par satellite. Mais pour les autres, savent-ils seulement qu’ils devront nécessairement s’équiper d’ici à trois ans ?

Suspendu à Matignon

Si les pouvoirs publics tardent à en informer clairement les consommateurs, c’est parce que le cadre qui régira le basculement de l’analogique vers le numérique n’est toujours pas fixé. Le Conseil supérieur de l’audiovisuel (CSA)
vient seulement de transmettre aux services du Premier ministre la synthèse d’une consultation publique lancée par ses soins sur le sujet.Faut-il tester l’extinction de l’analogique ville par ville ? Faut-il éteindre par ‘ plaque ‘ géographique entière, comme l’Allemagne qui procède par Land entier ?… Autant
de points que Matignon devrait trancher d’ici à cet été pour aboutir à un ‘ schéma national ‘. Un cadre très attendu car il conditionnera également l’affectation du dividende numérique (Lire l’encadré
ci-dessous).
Ce n’est qu’une fois ce schéma fixé que communication sera faite à grande échelle auprès des Français. C’est l’un des rôles dévolus au groupement d’intérêt public (GIP) France Télé Numérique, désigné par l’Etat et les
chaînes TV historiques comme le gentil organisateur de la conversion au tout-numérique. Dirigé par Philippe Lévrier, un ancien du CSA, le GIP devrait bientôt entrer sous le feu des projecteurs.‘ La mission du groupement est très simple, c’est accompagner les Français dans le passage à la télé tout numérique, explique Philippe Lévrier dans une
vidéo de présentation postée sur Internet. Beaucoup de Français sont convertis à cette nouvelle façon
de regarder la télévision, mais il reste entre 20 et 25 % qu’il va falloir informer. ‘

Un test grandeur nature cet automne

Le GIP devrait largement communiquer dans les médias sur le sujet, informer les consommateurs et leur assurer du support technique, mais aussi gérer le fonds d’aide envisagé par l’Etat pour équiper les plus démunis. Quant au basculement
opérationnel vers le numérique, le GIP milite pour un test sur une ville moyenne de 10 000 habitants, à pratiquer dès cet automne.La loi prévoit pourtant un préavis de neuf mois avant de couper les émissions analogiques dans les zones expérimentales, le temps de préparer collectivités et populations. Et de tels préavis ne pourront théoriquement démarrer qu’à
partir de la publication du fameux schéma national préparé par Matignon, ce qui repousserait les tests, au plus tôt, au premier trimestre de 2009…

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Julie de Meslon et Philippe Crouzillacq