Le 8 mars, à 0 heure, les émetteurs analogiques d’Ile-de-France s’éteindront. La TNT prendra progressivement le relais, et, le 8 mars au soir, 98,6 % de la population de la région sera en mesure de recevoir à nouveau le signal de la télé hertzienne en numérique. La télé sur ADSL et le satellite complétant le dispositif, c’est 100 % de la population francilienne qui sera censée avoir accès aux 19 chaînes nationales gratuites.
C’est du moins le scénario idéal. Car, dans les faits, de nombreux Franciliens pourraient rester sur le carreau à cette date s’ils ne se convertissent pas à la télé numérique. Selon Eric Besson, 210 000 foyers n’avaient pas encore franchi le pas au mois de janvier dernier. Jeudi 24 février, le ministre de l’Economie numérique a invité tous les acteurs à se mobiliser pour que le basculement au tout-numérique en Ile-de-France se déroule sans anicroche.
C’est la plus importante opération de ce type, après celles réalisées dans 13 régions depuis un an. Cinq millions de foyers sont concernés, soit près de 12 millions de téléspectateurs. Le basculement de la totalité de l’Hexagone est prévu pour le 30 novembre 2011. Depuis plusieurs mois, le groupe d’intérêt public (GIP) France télé numérique a mis en place un dispositif d’information afin d’inciter les usagers à s’équiper (notamment avec le centre d’appels 0970 818 818). Mais cela pourrait ne pas suffire.
Des chaînes qui passent à la trappe
« Le principal risque vient des petites copropriétés qui n’auraient pas effectué les adaptations nécessaires sur leurs antennes pour recevoir le signal numérique », explique Fayçal Daouadji, délégué régional pour l’Ile-de-France du groupe. L’enjeu est important : 70 % de la population francilienne réside dans des logements collectifs.
Cette semaine, Eric Besson a adressé un courrier aux gestionnaires d’immeubles afin de les inviter à se mobiliser. Les habitants qui ne bénéficieraient pas de ces adaptations ne risquent pas l’écran noir, relativise Fayçal Daouadji : « Sur la zone couverte par l’émetteur de la TNT, le risque est de perdre le signal de France 2 et de France 3. Cela peut s’étendre à d’autres chaînes sur les zones de réception des 48 autres émetteurs. »
En derniers recours, les Franciliens pourront opter pour une réception par ADSL ou par satellite. Le gouvernement a d’ailleurs prévu une aide financière (jusqu’à 250 euros) pour ceux qui ne peuvent pas recevoir le signal de la TNT par voie hertzienne. L’ADSL est déjà le mode d’accès privilégié de nombreux habitants d’Ile-de-France, comme dans les Hauts-de-Seine, où il est majoritaire. Pour ces Franciliens, le basculement au tout-numérique sera totalement transparent.
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