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TMM mise sur les partenariats pour rester créatif

Les actionnaires de Thomson Multimedia diluent peu à peu leur participation. Ils se muent en partenaires industriels.

Le 30 juillet 1998, Thomson Multimedia (TMM) annonce la signature de quatre protocoles d’accord industriels à portée stratégique. Quatre mois après, sous la bénédiction du ministre de l’Économie, Dominique Strauss-Kahn, et de la commission des participations, Alcatel, Microsoft, NEC et Direc TV prennent 30 % du groupe, après une augmentation de capital, chacun disposant de 7,5 %. Le phénomène de convergence entre informatique, télécommunications et électronique grand public constitue le moteur de cette opération. “Les zones de recouvrement entre ces trois mondes sont nombreuses. Or, la recomposition de l’industrie électronique s’effectue très rapidement, et les positions doivent être prises maintenant”, explique alors Thierry Breton, le président.

Dilution du capital

L’entreprise entend développer avec Microsoft des services de télévision interactive (TVi), tels les guides de programmes ; avec Alcatel, les technologies sans fil destinées aux équipements électroniques grand public ; avec Direc TV, poursuivre la coopération autour des décodeurs interactifs, et celle des écrans plats avec NEC.Trois ans après, la présence capitalistique de ces acteurs s’est considérablement réduite. Au 1er janvier, NEC ne détenait plus que 5,25 % du capital, Microsoft 4,87 %, Alcatel 3,64 %, et Direc TV 3,33 %. Pour autant, cette réalité ne semble guère gêner l’évolution du groupe, même si les postulats de départ ont évolué, du moins pour certains. La coopération autour de la console de jeu X-box de Microsoft ?” TMM est l’un des fournisseurs privilégiés de la firme américaine ?” semble prendre le pas sur le développement des guides de TVi (lire ci-contre), tandis que celle engagée avec Alcatel porte davantage sur la diffusion de services de loisirs, via les technologies large bande DSL, que sur les technologies sans fil au foyer. Il est vrai qu’entre temps, le positionnement industriel de la firme française a été modifié. Les activités TV ne représentent que 40 % des ventes, contre 75 % en 1997, les technologies et services 41 % du chiffre d’affaires (10 % en 97), les autres activités passant de 15 à 19 %. “Pour faire évoluer TMM, nous devions confronter nos ingénieurs à d’autres cultures, les encourager à oublier leurs susceptibilités. Ces partenariats ont dépassé nos espérances et les idées nouvelles sont apparues. Les coopérations industrielles prennent désormais le pas”, explique Thierry Breton au Nouvel Hebdo. Aujourd’hui, le président de TMM reste donc serein face à cette dilution. Celle de son pôle d’actionnaires industriels, comme celle de l’État, qui pourrait descendre à 20 % contre 38 % actuellement : “Plus le flottant s’élargit, plus cela devient intéressant pour ma base d’actionnaires, qui, par ailleurs, sont libres de leurs mouvements”, ajoute le patron de TMM. Ce qui n’exclut pas l’entrée, à terme, d’un partenaire stratégique à la place de l’État, qui n’a pas vocation à rester.

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Gilles Musi