La maison mère de Tinder, Meetic et OkCupid vient d’être assignée en justice par le régulateur du commerce américain, mercredi 25 septembre. La Federal Trade Commission (FTC) accuse le groupe Match d’avoir « exposé ses utilisateurs à un risque de fraude ». Sur ces applications de rencontre, l’entreprise aurait utilisé de faux profils pour gonfler le nombre d’abonnés et tromper ses utilisateurs.
« Quelqu’un a aimé votre profil »
Selon le communiqué officiel, entre juin 2016 et mai 2018, les utilisateurs ont acheté 499 691 abonnements dans les 24 heures ayant suivi la réception d’un message du type « Quelqu’un a aimé votre profil » ou « Vous plaisez à quelqu’un ». Or, ces messages auraient été générés par les faux profils de manière automatique. Et plus grave : l’entreprise aurait été au courant.
« Nous pensons que Match.com a trompé les utilisateurs en leur faisant payer des abonnements via des messages, alors que l’entreprise savait qu’ils venaient de spécialistes de l’arnaque », a déclaré Andrew Smith, le directeur du bureau de la protection des consommateurs à la FTC. « Les services de rencontres ne devraient pas se servir d’escrocs de la romance pour faire grossir leurs résultats », a-t-il ajouté.
En outre, l’autorité régulatrice a indiqué que les utilisateurs de Match ignoraient que 25% à 30% des inscrits « commettaient des escroqueries, notamment des escroqueries à la romance, de l’hameçonnage, de la publicité frauduleuse et des extorsions de fonds ».
La FTC a également accusé Match d’avoir trompé les consommateurs en garantissant à ceux qui « ne trouveraient pas de personne spéciale au bout de six mois » une extension gratuite de six mois. Selon la plainte, les conditions de vente n’étaient pas suffisamment claires, de nombreux utilisateurs se voyant facturer un nouvel abonnement de six mois.
Dans la même logique d’opacité, la FTC soutient aussi que la firme a fait exprès de rendre difficile l’annulation d’un abonnement pour ses utilisateurs.
« Complètement infondées »
Pour Match, ce sont des accusations « complètement infondées ». Dans un communiqué, le groupe affirme que « la FTC a mal interprété des emails internes et s’est basée sur des données sélectionnées pour faire des déclarations scandaleuses. Nous avons l’intention de nous défendre vigoureusement. »
« La fraude n’est pas bonne pour les affaires », a affirmé l’entreprise. « C’est pour cela que nous la combattons. Nous interceptons et neutralisons 85% des comptes potentiellement problématiques dans les quatre premières heures, le plus souvent avant même qu’ils ne soient actifs sur un site, et 96% des comptes problématiques au bout d’une journée. »
Pour résoudre le différend, Match a dit avoir proposé de verser 60 millions de dollars, mais aucun n’accord n’a été trouvé avec la FTC. Depuis l’annonce de la FTC, les actions du groupe Match ont chuté de 3%, et celles de son parent Interactivecorp de 4%.
Source : Reuters
*Le titre de la première version de cet article mentionnait Meetic mais la procédure ne concerne que le territoire américain -sur lequel Meetic n’existe pas- et l’appli Match.com.
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