Hier, 14 février 2012, Tim Cook a eu l’occasion de s’exprimer pour la première fois en tant que CEO d’Apple, dans le cadre de la conférence Goldman Sachs Technology and Internet. On l’y a découvert – ou redécouvert – à l’aise, plutôt drôle et surtout fidèle à sa réputation. Il s’est ainsi montré extrêmement précis sur les chiffres et sur sa vision de ce qui est bon ou pas. Une vision toutefois largement héritée de celle de Steve Jobs. Au point qu’il est difficile, parfois, de faire la différence entre les deux hommes.
Laisser son empreinte
La similitude devenant presque troublante, à entendre sa réponse aux questions : Qu’est-ce que votre arrivée à la tête d’Apple va changer ? Quelle empreinte allez-vous laisser ? Qu’entendez-vous continuer à soutenir ?
« Le plus important est ce [que je vais maintenir]. Apple possède une culture unique et est une entreprise unique. Il est impossible de la cloner. Je ne vais pas être le témoin ou permettre le lent démantèlement de cette spécificité. »
Tim Cook continue ensuite en reprenant un des leitmotivs de Jobs : « Nous devons rester concentrés sur quelques objectifs seulement […]. Nous devons aller sur les marchés où nous pouvons apporter une contribution significative au monde, pas seulement vendre beaucoup de produits. Ces points, ainsi que le maintien de l’excellence comme seul cap acceptable, sont les choses sur lesquelles je porte mon attention. » Et de conclure : « Nous sommes toujours tournés vers le futur. Voici ce à quoi nous tenons et je me sens privilégié de faire partie de cette société. »
La réponse témoigne autant d’une modestie forcenée – que le journaliste américain Adam Lashinsky, dans son livre Inside Apple, jugeait vitale pour pouvoir être un aussi proche collaborateur de Steve Jobs – que d’une volonté de ne rien changer. Et de fait, change-t-on une équipe qui gagne ? Question à laquelle on peut répondre par une autre question : ne faut-il pas changer une équipe qui gagne pour qu’elle continue à gagner ?
L’avenir d’Apple ?
Un point essentiel de l’avenir d’Apple qu’Adam Lashinsky aborde également avec talent dans son livre en prenant un exemple. Chez Disney, pendant longtemps, à trop se demander ce qu’aurait fait Walt Disney, on a abouti à la sclérose de la société et à sa chute avant une renaissance. Le journaliste craint ainsi que, au sein d’Apple, on se pose la même question et qu’on reste du coup bloqué à la charnière entre l’ère Steve Jobs et l’ère d’après. Mais il apporte un élément de réponse. Steve Jobs aurait dit à Tim Cook de ne pas se demander ce qu’il aurait fait, mais simplement « ce qui est le bon choix ». Une manière de passer le flambeau.
Au fil d’une dizaine de questions portant aussi bien sur la relation de la firme de Cupertino avec ses fournisseurs chinois que sur le succès de l’iPad ou l’avenir d’Apple, Tim Cook est revenu sur les derniers succès de la marque à la pomme. Et surtout, il a donné un premier indice sur le genre de directeur général il entendait être.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.