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Tim Cook estime que la Silicon Valley doit se préparer à une plus forte régulation

Les scandales à répétition autour de Facebook et du traitement des données personnelles pourrait pousser le législateur américain à imposer de nouvelles lois.

Pour le PDG d’Apple, c’est clair : la fête est finie. Sans trop donner de détails, Tim Cook estime que la Silicon Valley a poussé le bouchon trop loin et doit maintenant se préparer à un cadre législatif plus contraignant. « En général, je ne suis pas un grand fan de régulation. Je crois beaucoup au libre marché. Mais quand le libre marché ne fonctionne pas, il faut le dire. Et là il n’a pas fonctionné. Je pense qu’un certain niveau de régulation sera inévitable. Je pense que le Congrès et le gouvernement voteront quelque chose », explique-t-il à l’occasion d’un entretien avec Axios/HBO.

Tim Cook fait probablement allusion aux nombreux scandales qui ont secoué Facebook ces dernières années, comme l’influence des trolls russes pendant la campagne présidentielle et, surtout, l’affaire Cambridge Analytica sur le traitement des données personnelles. Toutes ces affaires sont loin d’être terminées. La semaine dernière, The New York Times a remis le couvert avec la publication d’une longue enquête sur les campagnes de dénigrement que Facebook aurait organisées contre ses concurrents pour détourner l’attention publique. « Qu’une technologie soit bonne ou mauvaise dépend de son créateur. Et souvent, (quand il y a dérapage, ndr) ce n’est pas parce que le créateur voulait faire du mal, mais parce qu’il y avait un manque d’anticipation sur les usages négatifs de cette technologie », poursuit Tim Cook, de manière tout aussi sibylline.  

Evidemment, le PDG d’Apple prêche pour sa paroisse. Contrairement à Facebook ou Google, la firme de Cupertino n’utilise pas les données personnelles de ses clients à des fins publicitaires, un modèle économique qui est à la racine de toutes ces affaires récentes. Celles-ci montrent, en effet, que le profilage qui est effectué par ces géants du web peut être utilisé pour fausser une campagne électorale et nuire au discours démocratique. Toutefois, Apple a lui aussi ses contradictions. Comme l’ont remarqué les journalistes d’Axios, la marque à la pomme profite indirectement de ce modèle économique au travers d’un juteux partenariat avec Google, dont le moteur de recherche est activé par défaut sur les iPhone. Les convictions c’est bien. Mais l’argent, parfois, c’est mieux.

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Gilbert KALLENBORN