Dans un billet publié, lundi 25 novembre, sur le site de la Fondation World Wide Web, Tim Berners-Lee a annoncé une nouvelle initiative mondiale pour lutter contre les menaces qui pèsent sur la Toile. Ce « plan global d’action » -pour mettre en place son « nouveau contrat pour le Web » récemment lancé- se décline en neuf principes qui s’adressent à la fois aux gouvernements, aux entreprises et aux citoyens. Cette « feuille de route » a pour ambition de « construire un meilleur monde en ligne ».
80 organisations engagées
Plus de 80 organisations et entreprises incluant Microsoft, Facebook, Google ou le moteur de recherche DuckDuckGo, mais aussi le gouvernement français et allemand et des milliers de personnes privées ont rejoint cette charte, qui vise « à stopper les abus croissants sur le net », a expliqué Tim Berners-Lee dans son communiqué.
« Les gouvernements doivent renforcer les lois et la régulation du monde numérique. Les groupes doivent faire plus pour garantir que la recherche des bénéfices ne se fasse pas aux dépens des droits de l’homme et de la démocratie », peut-on lire dans la charte.
If we fail to defend the free and open web, we risk a digital dystopia of entrenched inequality and abuse of rights.
We must act now. Join me in backing the Contract for the Web — a global plan of action for the #WebWeWant. @webfoundationhttps://t.co/CeLuSzKtqB
— Tim Berners-Lee (@timberners_lee) November 25, 2019
Vers un Web inclusif et plus moral ?
Les principes plaident pour un Web inclusif. Les trois principes à destination des gouvernements sont simples : assurer une connexion pour tous, maintenir la neutralité du net et respecter les droits fondamentaux des personnes en ligne.
Quant aux entreprises, les principes visent à rendre Internet abordable et accessible à tous, insuffler un « climat de confiance en ligne » et faire que les nouvelles technologies « soutiennent le meilleur de l’humanité et luttent contre le pire » -sans plus de détails sur le « meilleur » et sur le « pire ».
Enfin, Tim Bernes-Lee exhorte les citoyens à devenir « créateurs et collaborateurs » de ce nouveau Web, en construisant des communautés fortes qui respectent la dignité humaine et à « lutter pour le Web ». Ces mesures visent principalement à éveiller les utilisateurs du Net, les rendre actifs face aux dérives de l’utilisation marchande de leurs données et la prolifération de pratiques malveillantes, telles que le cyberharcèlement.
Le ver est dans la pomme ?
Ce plan d’action est une façon de renouer avec son projet de départ, il y a trente ans. En 2018, Tim Berners-Lee a lancé un « contrat pour le Web » pour lutter contre les dérives actuelles, notamment la désinformation.
En 1989, le fondateur du World Wide Web avait imaginé un « système de gestion décentralisée de l’information ». À l’époque, le Britannique travaillait au Centre de calcul du Cern près de Genève. En charge de l’annuaire interne du Cern, Tim Berners-Lee a voulu permettre aux milliers de scientifiques dans le monde de partager à distance leurs travaux. Même si refonder Internet aujourd’hui ne pourrait pas se faire sans les Gafa, leur participation à ce nouvel ordre Internet peut laisser perplexe -étant donné leur grande part de responsabilité dans le détournement des principes fondateurs du Web. Ces bonnes intentions vont se concrétiser en « bonnes pratiques » ?
Source : Wold Wide Web Foundation [PDF]
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