TikTok : une « task force » et de nouvelles options de modération contre la montée de la haine

La guerre entre Israël et le Hamas ne se déroule pas que sur le terrain. Elle a aussi lieu sur internet, et notamment sur les réseaux sociaux où la désinformation le dispute aux insultes et à la haine. La question de la modération se pose de la manière la plus pressante qui soit, d’ailleurs l’UE a lancé une enquête sur le sujet concernant Twitter.

Les créateurs en première ligne

TikTok est aussi en première ligne, et a annoncé plusieurs mesures. Les premières touchent les créateurs qui vont pouvoir activer s’ils le souhaitent un mode « Comment Care » : il filtrera les commentaires similaires à ceux signalés ou supprimés précédemment par le créateur, ou qui sont « inappropriés, offensants ou qui contiennent des injures ». Ce nouveau mode se signalera dès la mise en ligne de la première vidéo, ainsi que chez les créateurs aguerris.

Selon TikTok, l’activation de ce mode ainsi que le filtrage des commentaires postés par des comptes qui ne suivent pas celui du créateur réduisent de 30 % le volume des commentaires signalés. Le réseau social supprime également des vidéos qui ne respectent pas ses conditions d’utilisation : entre le 7 octobre et le 30 novembre, 1,3 million d’entre elles postées dans la région du conflit ont été retirées, incluant du contenu promouvant le Hamas, les discours de haine, le terrorisme et la désinformation.

Ce sont « des dizaines de millions » de contenus que TikTok a supprimé sur la même période dans le monde, dont 1 million qui présentaient des actes de violence ou graphiques (pas uniquement liés au conflit en cours).

TikTok a aussi mis en place une « task force » contre la haine et la discrimination au sein de son équipe « confiance et sécurité ». Elle est chargée de développer un « plan agressif » pour intensifier la lutte contre les comportements haineux, « avec une attention particulière portée à l’antisémitisme et à l’islamophobie ». Comité Théodule pour gagner du temps face aux régulateurs, ou véritable engagement contre la montée des discours de haine ? Il faudra attendre les premières décisions de cette « force » pour le savoir.

Dernière mesure probablement plus concrète, TikTok prévoirait d’étendre l’accès de ses API à des groupes de la société civile (comme des associations de lutte contre le racisme) afin qu’ils puissent mieux comprendre la manière dont les contenus haineux se propagent sur le réseau social.