TikTok Lite, lancé en France et en Espagne il y a deux semaines, n’a pas mis très longtemps pour faire polémique. Cette version allégée de TikTok, disponible depuis plusieurs années ailleurs dans le monde, a une particularité en Europe : l’app récompense les utilisateurs qui regardent les vidéos avec des points qu’il est ensuite possible de transformer en cartes cadeaux Amazon.
TikTok prend les devants
TikTok avait mis des garde-fous pour éviter les abus : une durée maximale quotidienne (de 60 à 85 minutes) et un âge requis (plus de 18 ans). Mais rémunérer l’addiction, alors que c’est un sujet de préoccupation majeure des autorités, ce n’était pas forcément une très bonne idée de la part de Bytedance, la maison-mère du réseau social. La France a tapé du poing sur la table, suivie par la Commission européenne qui, dans le cadre du règlement sur les services numériques (DSA), a lancé une procédure formelle. Bruxelles pouvait exiger la suspension du programme de rémunération.
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TikTok a pris les devants et décidé de mettre ce fameux programme sur pause « volontairement ».L’app explique que « TikTok cherche toujours à interagir de manière constructive avec la Commission européenne et d’autres régulateurs. Nous suspendons donc volontairement les fonctions de récompenses dans TikTok Lite pendant que nous abordons les préoccupations qu’ils ont soulevées ».
C’est un premier pas pour apaiser le courroux de l’exécutif européen, mais celui-ci veille. Thierry Breton, le commissaire au marché intérieur, a déclaré dans un communiqué que les procédures engagées contre TikTok concernant les risques d’addiction se poursuivaient, « y compris l’enquête pour déterminer si le lancement de TikTok Lite a été effectué conformément au DSA ». Il ajoute : « Nos enfants ne sont pas des cobayes pour les réseaux sociaux ».
TikTok est dans une passe extrêmement délicate, aussi bien en Europe que de l’autre côté de l’Atlantique, où le réseau social devra changer de main ou subir une interdiction pure et simple.
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