Un pas de plus vers une interdiction de TikTok aux États-Unis : la Maison Blanche a déclaré mardi 7 mars qu’elle soutenait bien le projet de loi qui permettrait d’interdire le réseau social chinois, avant d’exhorter l’Assemblée nationale américaine de l’adopter rapidement. « Nous nous réjouissons de continuer à travailler avec les démocrates et les républicains sur ce projet de loi, et nous demandons instamment au Congrès d’agir rapidement pour l’envoyer sur le bureau du président », a expliqué le conseiller à la Sécurité nationale de la Maison Blanche, Jake Sullivan. Selon ce dernier, la loi « renforcerait notre capacité à traiter les risques discrets posés par des transactions individuelles et les risques systémiques posés par certaines catégories de transactions impliquant des pays préoccupants dans des secteurs technologiques sensibles ». Parmi ces pays : la Chine, la Russie, l’Iran, la Corée du Nord, le Venezuela et Cuba.
Si le texte passe avec succès toutes les étapes et finit en loi, le gouvernement américain disposera de nouveaux pouvoirs pour interdire TikTok, mais pas seulement. Selon les sénateurs qui soutiennent le texte, il ne s’agit pas de punir des entreprises en particulier, mais de créer un nouveau cadre pour l’évaluation des risques dans le secteur de la tech. « Le projet de loi RESTRICT ne concerne pas seulement TikTok » a déclaré le sénateur Mark Warner à CNBC,« elle nous donnera une approche globale ». Le texte permettrait en effet de bannir du sol américain des technologies étrangères qui pourraient constituer des menaces pour la sécurité. Concrètement, il s’appliquerait aux services de technologies de l’information et de la communication qui comptent au moins un million d’utilisateurs actifs annuels basés aux États-Unis. Avec ses 100 millions d’utilisateurs dans le pays, TikTok est donc bien concerné.
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C’est la première fois qu’un projet de loi visant TikTok reçoit le soutien explicite et officiel de la Maison Blanche. Le Congrès doit en effet discuter de nombreuses propositions de loi visant à interdire la plate-forme, mais c’est ce dernier texte qui a le plus de chance d’être adopté. Avant la publication du projet, TikTok avait déclaré qu’une interdiction reviendrait à censurer les voix de millions d’Américains. Will Farrell, responsable intérimaire de la sécurité de TikTok, a expliqué lundi 6 mars l’approche à plusieurs niveaux que l’entreprise prévoit d’adopter. Le but : atténuer le risque que le gouvernement chinois puisse interférer avec ses activités aux États-Unis et, surtout, rassurer les députés et le gouvernement américains. Ces mesures constitueraient une « transparence sans précédent » pour une entreprise technologique de ce type, a ajouté Will Farrell. Pas sûr que cela stoppe le processus d’adoption de la loi.
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Source : Reuters