Le numéro 1 des semi-conducteurs est peut-être en pleine forme, avec une action au plus haut depuis plus de 19 ans, il n’empêche qu’Intel a une petite épine dans le pied. Sur son segment historique des processeurs x86 grand public, Intel doit désormais compter sur un AMD conquérant. AMD qui, après avoir marqué des points dans les PC de bureau, s’apprête à réitérer dans les PC portables avec ses Ryzen 4000.
Et ça, Intel ne veut pas le laisser (trop) passer. Après une génération de puces mobiles « Ice Lake » qui inauguraient le process de fabrication en 10 nm, Intel a profité du CES pour dévoiler quelques éléments de la prochaine plate-forme appelée « Tiger Lake ». Des détails présentés en grande pompe par Greg Bryant, chef de la division des puces grand public d’Intel.
Les débuts de la nouvelle génération graphique Xe
Une fois n’est pas coutume chez Intel, la plus grosse promesse en termes de gains de performances ne vient pas du CPU, mais du GPU. Tiger Lake intègre en effet la première génération du GPU maison « Xe », dont nous vous avons déjà parlé à la suite de la présentation du prototype de la future carte graphique dédiée d’Intel, la DG1. La partie graphique de Tiger devrait doubler les performances de la génération Ice Lake actuelle. Une prouesse, quand on sait que l’Iris Plus intégré dans Ice Lake doublait déjà les performances du GPU précédent !
Ce quadruplement de performance en deux générations permettrait à Tiger Lake d’offrir suffisamment de puissance pour aller plus loin dans le gaming, même sur les PC ultraportables de type Dell XPS 13. De quoi élargir encore un peu plus la base gaming d’Intel, lutter contre la montée en puissance des Radeon intégrées aux puces AMD… et éliminer (presque) définitivement le segment des cartes graphiques dédiées d’entrée de gamme de types Geforce MX150 et MX250 qui équipent des machines comme le Huawei Matebook X Pro.
La plus petite carte-mère de l’histoire des Core
Outre la puissance annoncée, Tiger Lake porte aussi en lui la promesse de nouveaux formats de PC, notamment les machines à double écran ou à écran OLED pliant qui ont pullulé au CES. L’existence même de ces machines a été rendue possible par Tiger Lake car la carte-mère de référence développée par Intel est la plus petite jamais créée pour l’architecture Core.
Cette miniaturisation au niveau silicium – gravure « 10 nm+ », certes moins impressionnante que le 7 nm de Samsung et TSMC – et le travail fourni par Intel dans le développement d’une plate-forme miniaturisée est un activateur de nouveaux formats de machines. Mais aussi un moyen pour les constructeurs de proposer des machines plus endurantes en laissant encore plus de place à la batterie dans les PC ultraportables. Un moyen aussi pour Intel de contrer l’arrivée des plates-formes 7c, 8c et 8cx de Qualcomm.
Amélioration « massive » des performances IA
Deux fois plus de puissance graphique, « amélioration à deux chiffres » de la puissance CPU… Tiger Lake apporte plus de puissance aussi dans le domaine de l’IA, une IA de plus en plus utilisée dans nombre de programmes, que ce soit pour l’amélioration de la qualité d’image ou l’isolation du son dans une conversation Skype. Dans ce domaine, Intel promet que Tiger Lake apporte une amélioration « massive ».
Du lourd sur le papier, mais difficile à quantifier dans les promesses marketing du fait du caractère novateur et bourgeonnant de l’utilisation d’algorithmes liés à l’IA. Car c’est bien de cela qu’il s’agit : d’unités de calculs capables d’appliquer plus rapidement que les méthodes CPU/GPU traditionnelles des solutions préétablies à l’avance par des méthodes de type apprentissage profond. Et non pas de rendre votre PC réellement plus intelligent.
Il faudra attendre la sortie de Tiger Lake et les premiers outils de mesure de performances – benchmarks, mais aussi « vrais » logiciels – pour vérifier le caractère « massif » de ces améliorations. Mais une chose est sûre : quand on regarde la stratégie d’acquisition d’Intel, l’IA va jouer un rôle très important dans le futur.
PCI Express 4 et Thunderbolt 4
Les processeurs Tiger Lake seront les premières puces à intégrer à la fois la norme PCI Express 4.0 ainsi qu’un très évasif Thunderbolt 4. Évasif, car mis à part le fait que la norme permettrait d’obtenir des débits « quatre fois supérieure à ceux de l’USB 3 à 10 Gbit/s, Intel n’a rien communiqué d’autre. Selon toute vraisemblance, il s’agirait toujours d’une prise reprenant le format physique USB Type C avec l’ajout de fonctionnalités supplémentaires — plusieurs sources s’affrontent pour faire état, ou non, d’une amélioration de la bande passante.
Selon certaines informations, Tiger Lake serait aussi la première plate-forme à prendre en charge la mémoire vive de type LPDDR5, une mémoire qui aurait comme avantage de consommer jusqu’à 40 % moins d’énergie que la LPDDR4X actuellement employée. L’inconnue reste évidemment la disponibilité des premiers PC portables équipés avec les processeurs de génération Tiger Lake.
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