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Tidal, le nouveau projet d’Alphabet pour protéger les océans

Le fameux labo X a développé une caméra sous-marine capable de suivre les poissons dans des conditions extrêmes. Cela pourrait aider les pisciculteurs à adopter des pratiques plus respectueuses de l’environnement.

Pour Alphabet, il est impossible de protéger ce que l’on ne connaît pas. C’est notamment le cas des océans dont les profondeurs restent en grande partie mystérieuses, à l’heure où leur équilibre est aujourd’hui menacé par les activités humaines. Le labo X du conglomérat officialise un projet Moonshot baptisé Tidal qui a débuté il y a trois ans.  « Notre premier objectif est de développer des technologies qui apportent une plus grande visibilité et une meilleure compréhension de ce qui se passe sous l’eau », peut-on lire dans un post sur Medium. Vaste ambition.

Réduire l’utilisation de produits chimiques

Pour commencer, les équipes d’Alphabet vont s’attaquer à un problème bien circonscrit : la pisciculture. Tidal a mis au point une caméra sous-marine capable de suivre individuellement des milliers de poissons simultanément dans des conditions extrêmes. Son outil logiciel est également conçu pour comprendre leur comportement et collecter des informations sur l’environnement comme la température et le niveau d’oxygène.

Cela devrait permettre de mieux évaluer la quantité de nourriture à donner et de détecter plus tôt les parasites. L’idée étant notamment de réduire l’utilisation d’antibiotiques et de produits chimiques destinée à lutter contre les maladies qui se propagent rapidement dans les bassins. La progression devrait être notable quand on pense que la détection des poissons infectés se fait aujourd’hui manuellement.

Certes, réduire la consommation de produits chimiques dans les bassins ne peut constituer qu’une avancée. Mais là où l’on reste pantois, c’est quand l’équipe de Tidal espère « aider les éleveurs à développer leurs activités », sans oublier de mettre en avant que l’empreinte carbone de la pisciculture est moindre que d’autres sources de protéines animales. Conclure que tout cela bénéficiera à l’homme et à la planète pose question. Car les poissons d’élevage sont nourris en partie grâce à la pêche industrielle intensive qui est une forte émettrice de gaz à effets de serre. C’est aussi oublier qu’il faut maintenir au froid, transporter et conditionner ces poissons. Et que cela ne résoudra pas non plus les problèmes de surpopulation des bassins et de maltraitance des poissons. Bref, la solution pour protéger les océans, ce n’est pas de développer la pisciculture qui est déjà le secteur alimentaire qui croît le plus vite actuellement. C’est d’élever et de manger moins de poissons.

Source : Alphabet 

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Amélie Charnay