Quelques heures après Espoir, la sonde des Emirats arabes unis, Tianwen-1, sa concurrente chinoise s’est placée en orbite autour de Mars, hier mercredi. C’est une première pour le pays, réalisée près de sept mois après son lancement en juillet. L’opération constitue une étape importante vers le principal objectif de cette mission : faire atterrir un robot téléguidé à roues sur la planète rouge d’ici trois ou quatre mois.
Deux sondes autour de Mars
« Le freinage (de la sonde) a réussi » et « sa mise en orbite martienne est un succès », a indiqué l’agence spatiale chinoise (CNSA), dans un communiqué. Tianwen-1 avait été lancée le 23 juillet depuis l’île tropicale de Hainan, dans le sud de la Chine, durant une fenêtre de tir permettant de réduire la distance du voyage Terre-Mars.
Les Emirats arabes unis et les Etats-Unis avaient également profité de cette période pour lancer leurs propres sondes vers la planète rouge, à quelques jours d’intervalle.
L’émiratie, nommée « Al-Amal » (« Espoir » en français ou « Hope » en anglais) s’est placée mardi en orbite martienne. Quant à « Perseverance », le robot téléguidé de l’agence spatiale américaine (Nasa), il doit atterrir sur Mars la semaine prochaine.
Depuis son lancement, la sonde chinoise a « parcouru une distance d’environ 475 millions de kilomètres et se trouve à environ 192 millions de kilomètres de la Terre », a souligné la CNSA.
De prochaines phases « plus complexes »
La mission est nommée Tianwen-1 (« Questions au ciel-1 ») en hommage à un poème de la Chine ancienne qui traite d’astronomie. La sonde avait pris la semaine dernière sa première photo de Mars : un cliché en noir et blanc qui montrait des canyons, un cratère et une plaine de la planète rouge.
Tianwen-1 est en fait composée de trois éléments : un orbiteur (qui restera à tourner autour de l’astre), un atterrisseur (qui devrait se poser sur Mars) et un robot téléguidé.
D’un poids de plus de 200 kilos, ce dernier devra conduire des analyses du sol, de l’atmosphère, prendre des photos ou encore contribuer à la cartographie de la planète rouge. « L’atterrissage sur Mars est prévu entre mai et juin 2021 », a précisé la CNSA.
A la différence du placement sur orbite de mercredi, les étapes suivantes de la mission « seront bien plus exigeantes », souligne Chen Lan, analyste du site GoTaikonauts.com, spécialisé dans le programme spatial chinois. « Les procédures et les opérations sont plus complexes, car l’atmosphère et la surface de Mars sont encore très peu connues. Tout particulièrement pour les Chinois », souligne-t-il.
La Chine avait déjà essayé d’expédier une sonde vers Mars en 2011 lors d’une mission commune avec la Russie. Mais la tentative avait capoté et Pékin avait ensuite décidé de poursuivre l’aventure seul.
La Chine vise (encore) une première mondiale
Ambitieux, les Chinois espèrent faire lors de cette première tentative indépendante tout ce que les Américains ont réalisé en plusieurs missions martiennes depuis les années 1960. C’est-à-dire placer une sonde en orbite, poser un atterrisseur, puis en faire sortir un robot téléguidé. Réaliser ces trois opérations lors d’une mission inaugurale vers Mars constituerait une première mondiale.
La Chine investit des milliards d’euros dans son programme spatial, afin de rattraper les Européens, les Russes et les Américains. Le géant asiatique avait envoyé son premier astronaute dans l’espace en 2003. La Chine avait frappé un grand coup début 2019 en faisant atterrir un engin sur la face cachée de la Lune – une première mondiale.
Elle lance également d’innombrables satellites, pour son compte ou celui d’autres pays. Elle vient également d’achever en 2020 la constellation de son système de navigation Beidou, rival du GPS américain.
Enfin, les Chinois prévoient d’assembler une grande station spatiale, a priori d’ici 2022, et d’envoyer des hommes sur la Lune à l’horizon 2030.
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