ContentGuard franchit l’Atlantique. Conçue dans les laboratoires de Xerox, qui en a cédé une première partie à Microsoft, puis la quasi-totalité du reste à Time Warner, cette technologie de DRM (gestion des droits numériques) s’est
aujourd’hui trouvé un actionnaire européen en la personne du français Thomson. Une alliance de poids, à parts égales, sur un des marchés à la mode du monde de l’informatique.L’ambition de la société ContentGuard est d’imposer un langage permettant à tous les systèmes de protection des droits numériques de se comprendre. Si une maison de disques décide de limiter le nombre de diffusions d’un titre proposé en
téléchargement, tous les lecteurs utilisant la technologie de DRM appliqueront ces limitations. L’enjeu est d’autant plus important que des technologies incompatibles ont aujourd’hui tendance à proliférer : Fair Play d’Apple, Windows Media de
Microsoft, Helix de RealNetworks…ContentGuard promeut pour cela un langage informatique du nom d’eXtensible rights Markup Language (XrML). Et tente de l’insérer dans les efforts de standardisation DRM de plusieurs organismes, dont MPEG.
Officiellement, Thomson arrive pour ‘ apporter son expertise en tant qu’acteur majeur de commercialisation de la propriété intellectuelle ‘. Le français n’est-il pas le gestionnaire exclusif du fameux
format de compression audio MP3 ? Bref, il sait gérer un portefeuille de brevets. Et compte bien faire fructifier celui de ContentGuard.
Une association sous l’?”il de la Commission européenne
Pas question en revanche de se lier à ce système de DRM. ‘ Je ne crois pas que, légalement, cet accord nous enferme, d’ailleurs Time Warner utilise d’autres technologies de DRM ‘
estime-t-on au siège de la société. A contrario, Sony, qui développe ses propres outils de DRM, est aussi un utilisateur de ContentGuard.Un enchevêtrement de participations et d’intérêts au sein duquel la Commission européenne devra se retrouver. A la fin août, elle avait ouvert une enquête ‘ sur le projet d’acquisition en commun par Microsoft et
Time Warner de l’entreprise américaine ContentGuard […] susceptible de créer ou de renforcer une position dominante de Microsoft sur le marché des solutions de gestion des droits numériques. ‘Chez Thomson, on estime que l’arrivée d’un acteur européen ‘ répond en partie aux inquiétudes de la Commission ‘. Dont la décision ne devrait pas tarder, puisqu’elle sétait fixée un délai
maximal de quatre mois à compter du 25 août.
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