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Thomson multimedia investit pour économiser

Le groupe a adopté une plateforme d’e-procurement pour réduire ses dépenses hors production. Ses fournisseurs devront s’adapter ou risquer d’être “rayés des listes”.

Jean-Philippe Colin se donne jusqu’à mars 2002 pour faire migrer 100 % des achats hors production de Thomson multimedia (TMM) en ligne. Pour atteindre l’objectif, le vice-président responsable du sourcing (approvisionnement) n’a pas lésiné sur les moyens. Plusieurs millions d’euros ont été investis dans l’outil d’e-procurement qui verra transiter les 1,8 milliard d’euros d’achats hors production de TMM, qui représentent près de 30 % du total des achats du groupe, pour plus de 250 000 transactions par an.Ce programme, baptisé Easy Source et entré en phase active au début de janvier 2001, donne la priorité à la réduction du coût moyen des commandes. En passant de 58 à 23 euros l’acte, le retour investissement ne devrait pas se faire attendre. “Et la cerise sur le gâteau pourrait être plus grosse que le gâteau lui-même, car “l’e-procurement” va clarifier notre politique d’achats, renchérit Jean-Philippe Colin. En normalisant les procédures, nous allons réduire le nombre de nos fournisseurs et de focaliser nos acheteurs sur des tâches à forte valeur ajoutée.” Les fournisseurs qui ne voudront pas suivre le mouvement, et ceux qui en seront empêchés par la vétusté de leurs systèmes d’information seront rayés de la liste.La méthode est expéditive mais devrait enfin permettre à TMM de connaître le nombre exact de ses fournisseurs de biens et services de fonctionnement. “Il y en a facilement plusieurs milliers, mais si on sait qui assure la restauration dans nos implantations européennes, il est impossible de décompter un chauffeur de taxi qui travaille à l’occasion sur un de nos sites mexicains “, s’explique Jean-Philippe Colin. Cette dématérialisation des achats hors production s’est faite en étroite collaboration avec un partenaire de près de 10 ans de TMM, l’éditeur de logiciels allemand SAP. Son architecture repose sur trois places de marché interconnectées, en Europe, aux États-Unis, et en Asie. Hubwoo, dont SAP continue de détenir 2,8 %, a été désigné pour opérer la place de marché européenne, et centralisera l’ensemble des flux de données.La performance technologique est réelle, mais pour compléter cette refonte tout-internet, TMM a remis au goût du jour une formule qui a fait ses preuves : la centrale d’achats. Début mars a été lancée la société Key MRO, en partenariat avec Rhodia, Schneider Electric et Usinor, pour jouer sur les effets de volume en agrégeant les achats hors production des quatre géants, et renégocier les tarifs des fournisseurs à la baisse. La complémentarité de Key MRO avec l’outil d’e-procurement se joue sur le mode de lalliance du contenu et du contenant.

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Maxime Rabiller