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Thierry Siouffi (LogicaCMG) : ‘ L’infogérance doit représenter 30 % des revenus du groupe en 2005 ‘

Un an après la fusion de Logica et de CMG, Thierry Siouffi fait le point sur la situation de la filiale française. Après une phase de location gérance, les deux sociétés ont été intégrées le 1er mai.

01 Informatique : Malgré le contexte ­ une fusion et un marché atone ­, LogicaCMG a connu en France une croissance de 5 % au premier semestre. A quoi attribuez-vous cette relative bonne
performance ?
Thierry Siouffi : Les ventes croisées entre les deux sociétés ont créé une dynamique forte en 2003, Logica étant plutôt provinciale, et CMG parisienne. En outre, le passage par la phase de location gérance a
permis de mettre rapidement en place une organisation opérationnelle unifiée performante. LogicaCMG est désormais structurée selon quatre pôles métier : finance, industrie, télécoms,
énergie/‘ utilities ‘
[transport d’énergie ?” NDLR]. S’ajoute à cela un découpage région ouest/région est, afin de conjuguer les problématiques régionale et sectorielle.
Au sein de l’organisation sectorielle, se met en place une approche grands comptes : une dizaine de postes de gestionnaires de comptes ont été créés [Renault, Rhodia, HP, Peugeot, BNP Paribas, entre autres
 ?” NDLR]
, qui représentent l’interlocuteur unique chargé de comprendre les ‘ besoins du client ‘ et de déclencher derrière la vente de prestations.Concrètement, qu’apporte aux clients français la réunion de Logica et de CMG ?Elle leur offre une gamme de prestations élargie. Nous avons désormais quatre métiers, au lieu de deux auparavant pour chaque société : l’installation de SAP, pour lequel nous sommes le quatrième intégrateur en France ;
l’externalisation de plates-formes SAP (module paie) ; la tierce maintenance applicative (TMA), dont le savoir-faire provient de Logica ; et la gestion d’infrastructure de systèmes et réseaux. Mais le nouvel axe stratégique fort est le
développement de l’infogérance sur des grands projets. Dans cette optique, nous avons récupéré des équipes anglaises provenant du centre de compétences ‘ outsourcing ‘. LogicaCMG compte signer des
contrats comprenant l’externalisation complète de l’application, de l’infrastructure, voire, si nécessaire, des ressources humaines.Pourtant, les contrats d’infogérance globale sont encore rares en France…C’est vrai. Le marché français de l’infogérance est singulier et prend sa source dans les prestations de TMA. Nous adaptons donc la stratégie. Par exemple, en étoffant l’offre TMA avec le développement de centres nearshore
 ?” à Grenoble pour l’industrie, et à Lille pour la grande distribution. Ce qui n’empêche pas du tout d’envisager une opération d’acquisition dans l’infogérance d’infrastructure. L’infogérance doit représenter, dans sa globalité, 30 %
des revenus du groupe en 2005, contre 20 % actuellement.Le plan de licenciement mis en ?”uvre cette année est-il directement lié à la fusion ?Le plan social résulte à la fois de la fusion et de la conjoncture. Nous avons, certes, connu une croissance de 5 % au premier semestre. Mais nous avons été obligés de nous adapter à la tendance baissière et
d’‘ ajuster les structures ‘. D’où le départ, en juillet dernier, de cent cinquante-cinq salariés, dont 60 % de personnel opérationnel. A Paris, le regroupement de trois implantations en une nous a
permis d’économiser en coûts fixes.Quand, selon vous, le retour à l’équilibre adviendra-t-il pour la filiale française ?Grâce à notre croissance, nous atteindrons l’équilibre à la fin de l’année. Et nous dégagerons des profits en 2004. Il faut rappeler que CMG était une entreprise lourdement endettée, alors que Logica dégageait des liquidités. En
réalité, le retour à l’équilibre sera plus rapide au niveau du groupe. En France, nous avons dû nous adapter à un marché difficile en 2003.

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Olivier Discazeaux