La célèbre cristallerie de Meurthe-et-Moselle, fondée en 1764 et aujourd’hui filiale du groupe Taittinger, mise sur les technologies de l’information pour adapter son cycle de fabrication ancestral à la compétition du marché mondial
de luxe. Employant quelque onze cents personnes dans le monde, dont huit cents en France, Baccarat affiche en 2003 un chiffre d’affaires consolidé de 110 millions d’euros.Après avoir externalisé les tâches jugées non essentielles (telle son administration réseau, gérée par France Télécom), l’entreprise maintient un service informatique restreint, avec huit personnes en France, deux au Japon et deux aux
Etats-Unis. Thierry Mangin, âgé de quarante-cinq ans et titulaire d’un DESS en audit et conception des systèmes d’information, le dirige depuis dix ans. Confronté à la multiplication des références et à l’ouverture de nouvelles boutiques, il
explique comment il contribue à optimiser l’écoulement des stocks.01 Informatique : En tant que DSI, quel regard portez-vous sur la nouvelle dimension commerciale de votre entreprises ?Thierry Mangin : Pour développer ses activités, Baccarat a récemment choisi d’étoffer sa gamme de créations. Ainsi, nous fabriquons aujourd’hui des pièces qui vont de la bague en cristal pesant 35 grammes au
lustre monumental de plusieurs mètres de haut. Ce qui induit des comportements d’achat très différents, dont certains bousculent les habitudes de la maison.Vous obligeant ainsi à affiner vos processus de prévision des ventes ?Le progiciel de gestion intégré (PGI) que nous utilisions, Macpac, n’autorisait pas l’élaboration d’outils de simulation des ventes suffisamment performants. Nous avons donc retenu les solutions Skep Planning et
Skep Forecasting, éditées par Dynasys, grâce auxquelles nous avons dimensionné au plus juste notre capacité de production à trois mois. Une simulation qui concerne les quelque quatre mille produits inscrits à notre catalogue.
Etant donné qu’ils sont réalisés par des équipes différentes de verriers possédant chacune des compétences différentes (le polissage, le perçage, etc.), il nous faut coordonner le flux de fabrication selon les disponibilités successives de chacun.
Et cela en fonction des prévisions de vente.Quel rôle joue le système d’information dans le nouveau mode de commercialisation de vos produits ?Pendant très longtemps, le métier de Baccarat était avant tout celui de grossiste. Nos créations étaient alors pour la plupart achetées par des commerçants indépendants, qui les revendaient ensuite au grand public. Mais, en dix ans,
nous sommes passés de trois boutiques détenues directement par la cristallerie à une cinquantaine aujourd’hui. En France, elles réalisent désormais la moitié de notre chiffre d’affaires. Ce qui suppose une connaissance encore plus approfondie des
comportements des consommateurs.Comment comptez-vous adapter ces solutions informatiques dans le futur ?Nous effectuons une veille technologique afin d’élaborer de nouvelles fonctionnalités. Par exemple, nous allons prochainement prendre en compte les données relatives aux marchés américain et japonais. Or, nous ne pouvions le faire
qu’une fois les outils informatiques bien maîtrisés. D’ici au mois de mars prochain, nous installerons un nouveau PGI : Generix. Intégré avec la solution Skep Planning, cet outil adapté au monde du commerce devrait nous
aider à optimiser nos approvisionnements. Et ainsi à améliorer la disponibilité de nos produits.Qu’en est-il de votre présence sur Internet ?Le site Internet
www.baccarat.fr est une survivance d’un test réalisé par la direction marketing, et de ce fait n’est pas géré par la DSI. Cependant, une fois que le nouveau PGI sera pleinement opérationnel, il est
prévu qu’il intègre le site Internet d’ici à 2006.
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