Avant d’évoquer le redémarrage du Décrypthon, quel bilan peut-on tirer du premier projet, initié en 2001 et réalisé en 2002 ? Le Décrypthon a rempli ses objectifs à 100 %. Sans le Décrypthon, il n’aurait pas été possible d’avoir les budgets pour effectuer de tels calculs scientifiques. Au niveau pratique, dans la procédure de calcul et de partage, tout a
très bien marché. Il n’y a pas eu de problème notable, personne ne s’est plaint, sauf quelques cas marginaux. Pas de bug, pas de virus, pas de séquelles sur les machines. Le calcul a été réalisé à une vitesse record. Quant au résultat scientifique,
il a été validé, ce qui est très important. En science, il est primordial que d’autres scientifiques constatent que le calcul est valable. La base issue du Décrypthon est désormais intégrée à l’ensemble des bases de données sur les protéinesLe Décrypthon va donc reprendre. Quelle est la différence par rapport au projet initial ? Se situe-t-il dans la droite ligne, explore-t-il une voie nouvelle ? Le Décrypthon première mouture était lié à un projet scientifique précis, piloté par l’AFM, exécuté par IBM et Genomining, et concernait la comparaison de séquences de protéines. Il a été effectué en quelques semaines au lieu des
quelques mois escomptés, du fait du nombre d’internautes, de la puissance des PC utilisés, et du temps que les participants ont consacré au projet. Cette année, à la lumière de l’expérience du premier projet, le Décrypthon a pris une ampleur énorme,
puisque se joignent au Décrypthon, aux côtés de l’AFM, le CNRS et cinq universités scientifiques [Lille, Bordeaux, Orsay, Jussieu, Rouen, et éventuellement La Réunion, NDLR]. Les scientifiques ont pris la mesure de l’apport du
calcul partagé. L’AFM a été, une fois de plus, précurseur. Le Décrypthon va durer 3 ans, durant lesquels il y a aura plusieurs projets. Mais les internautes ne s’engagent évidemment que pour la durée qui leur convient.Quels vont être les projets qui auront recours à ce calcul partagé ? Personne ne sait encore quel sera le projet validé en premier. Les scientifiques déposent des dossiers pour expliquer leurs besoins de puissance de calcul, et un comité scientifique ?” où l’on retrouve l’AFM, le CNRS et
IBM ?” les valide ou non. Dans certains projets, les internautes seront indispensables, dans d’autres peut-être moins, cela dépendra du type de calcul.Quand lancerez-vous l’appel aux internautes ? Nous allons d’abord recontacter la base de données des internautes ayant participé au premier projet. Puis lors du Téléthon, nous allons lancer un appel, comme nous le faisons pour les promesses de dons. Dans les mois qui viennent
?” il s’était passé trois mois lors du premier Décrypthon ?” on contactera
les inscrits par mail et on leur demandera de télécharger le logiciel de calcul. Il n’aura rien à voir avec celui du premier projet. Il devrait être un peu
plus léger, et sans doute adaptable aux différents projets prévus. L’application continuera d’utiliser le processeur en tâche de fond non prioritaire. Elle utilise les ‘ blancs ‘ du processeur. Il n’y a aucune baisse de
performance de la machine.Lors du premier Décrypthon, environ 150 000 personnes s’étaient inscrites, mais seules 75 000 personnes ont effectivement participé. Que s’est-il passé ? L’application ne tournait pas sous Windows 95, Mac et Linux. Et puis il y a eu des ‘ pertes ‘, normales. Malgré cela, le calcul a été bien plus rapide que ce que l’on pensait.Et cette fois, les internautes écartés pour des raisons techniques pourront participer ? La portion de Windows 95 a fortement diminué. Pour Linux, c’est quasiment sûr. Quant aux Mac, c’est oui si Apple développe l’application à ses frais, car cela coûte très cher.Sur combien de participants misez vous cette fois-ci ? Plus de 100 000, ce serait formidable. Les gens ont sans doute plus confiance aujourd’hui. Nous avons eu des retours d’internautes très agréables, beaucoup étaient tristes que le projet s’arrête. On entendait des phrases du style
‘ Ma machine s’ennuie ‘.L’augmentation de la puissance des machines et des débits de connexion vont-ils accélérer sensiblement les calculs ? La puissance, oui. La connexion, non, car une fois que vous avez téléchargé l’application, vous n’envoyez que les résultats, ce qui ne prend que quelques secondes.On vous sait féru d’informatique. A quoi vous êtes-vous particulièrement intéressé ces derniers temps ? L’antispam ! Le spam est un cauchemar. Ma solution pour le moment s’appelle SpamNet. C’est une très bonne idée, et je suis très étonné que les fournisseurs d’accès ne proposent pas un tel système. Ils proposent des choses, mais pas
aussi ingénieuses.
🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.
