A la suite des différentes expériences encourageantes conduites à l’étranger, la France se lance à son tour. L’utilisation de la réalité virtuelle pour le traitement des phobies commence en effet à être expérimentée dans
lHexagone. Signe d’un intérêt croissant pour ces recherches, une journée de conférences scientifiques était consacrée à la réalité virtuelle et aux troubles cognitifs et comportementaux lors des septièmes rencontres de Laval Virtual qui se
sont déroulées du 20 au 24 avril dernier.
Des tests menés dès 1995 aux Etats-Unis
Lors de la manifestation, Skip Rizzo, de l’université de Californie du Sud, et pionnier du domaine, a décrit la diversité de la recherche aux Etats-Unis. Dès 1995, des tests de ce type avaient été menés avec succès à Atlanta pour
traiter ces désordres psychiatriques très courants.En pratique, le patient est équipé d’un casque à réalité virtuelle. Il interagit, par l’intermédiaire d’un joystick ou d’un ‘ dataglove ‘ (un gant muni de capteurs), dans une scène virtuelle, qui
met en situation sa phobie. Un environnement sonore crédible est indispensable, comme la restitution du bruit du vent dans le cas de la peur des hauteurs.Le thérapeute intervient à tout instant pour contrôler la progression ou la répétition des stimuli. Le patient, obligé de faire face à sa phobie, va voir son anxiété diminuer peu à peu au cours du traitement, qui peut s’étaler
sur plusieurs mois.En France, deux projets européens majeurs ont montré la voie. A Laval, le Centre lavallois de ressources technologiques (Clarte) et l’ESIEA ont participé au projet Intrepid, qui a abouti à la création d’un système portable
et de trois mondes virtuels en relief pour le traitement de la peur des araignées, du vertige et de la phobie de la voiture.
Des résultats convaincants
De son côté, le laboratoire Greyc de l’Ensi, à Caen, a travaillé en partenariat avec l’hôpital Sainte-Anne de Paris sur le traitement de la phobie sociale dans le cadre du projet Vepsy. Quatre situations d’anxiété
sociale ont été scénarisées et prototypées : l’anxiété de performance, d’affirmation, d’observation, et enfin d’intimité. Ces expériences démontrent que la réalité virtuelle peut s’avérer aussi efficace, tout
en étant moins coûteuse et plus simple à recréer, qu’une thérapie en situation réelle.
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