Des panneaux solaires qui fonctionnent en pleine nuit : une plaisanterie ? Non, il s’agit d’un très sérieux dispositif scientifique ! Près de Font-Romeu, dans les Pyrénées-Orientales, l’ancienne station solaire Themis emploie désormais ses quelque 200 miroirs géants à capter des rayons cosmiques sous le ciel nocturne. A l’origine, la station, mise en ?”uvre par EDF en 1983, produisait de l’électricité en journée. Forcée de prendre sa retraite à partir de septembre 1986, pour cause d’importants problèmes de rentabilité, Themis est devenue, depuis, le relais d’une équipe d’astronomes. Son nouveau métier ? La détection des rayonnements gamma émanant des étoiles, supernovae et autres pulsars de la galaxie. Son vaste champ de miroirs fait désormais converger d’infimes rayons lumineux interceptés la nuit vers des capteurs numériques installés au sommet d’une tour. L’ensemble constitue un gigantesque télescope baptisé Celeste. Un second dispositif, sorte de large bouclier formé de petits miroirs concaves, pointe également vers le ciel : le télescope CAT. Sa mission : repérer les rayonnements gamma particulièrement puissants. Ces deux installations sont reliées à une demi-douzaine de PC, et plusieurs gigaoctets de données sont collectées chaque nuit. A partir de cette base d’observation, les astronomes parviennent à détecter certains flashs de lumière caractéristiques, de quelques milliardièmes de seconde et invisibles à l’?”il nu. Ces derniers, résultant de la collision entre des rayons gamma et les atomes d’oxygène ou d’azote qui composent notre atmosphère, peuvent révéler la présence d’une étoile lointaine ou d’un trou noir. Une équipe de l’Institut national de physique nucléaire et de physique des particules a ainsi pu confirmer l’existence du plus éloigné des trous noirs jamais identifié, à des centaines de millions d’années-lumière de la Terre ! Son petit nom : 1ES1426+428.
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