Depuis mars, Rapha Cohen n’a plus mis un pied dans les bureaux de Waze. Crise du coronavirus oblige, c’est depuis son appartement de Tel Aviv que le directeur produit de Waze, un Français parti en Israël il y a plusieurs années, supervise les projets en cours de développement. Sans langue de bois, il nous a dévoilé les futures nouveautés de Waze qui, vous allez le voir, se prépare à faire le plein de nouvelles fonctions. Ne faisons pas durer cette introduction trop longtemps, parlons du futur de l’application.
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Des changements esthétiques… dont un thème sombre
En début de semaine, Waze annonçait un rare changement de design. L’emblématique menu « hamburger » de l’application, qui se situe à gauche de la carte, va prochainement disparaître pour laisser place à de nouvelles sections en bas de la carte. Rapha Cohen nous confirme que « d’autres changements viendront avec le temps » et nous explique être conscient que le design de Waze, plus chargé que celui de certaines applications concurrentes, peut être affiné. Une équipe a la responsabilité d’améliorer la qualité de la carte et prépare actuellement le futur de Waze. « Toute l’interface est repensée, tout sera plus cohérent. On n’aura plus à chercher une fonctionnalité ». Interrogé sur une éventuelle disparition du design un peu enfantin de l’application, qui utilise des icônes dessinés, le directeur produit nous partage sa vision selon laquelle ce thème graphique « n’est pas contradictoire » avec une plus grande simplicité d’utilisation. Attendez-vous donc à des changements dans les prochains mois.
Il y a un an, lorsque nous nous étions rendus à Tel Aviv pour rencontrer les équipes de Waze, les employés de l’entreprise nous avaient annoncé que le thème sombre allait arriver très prochainement dans l’application. Un an et une pandémie plus tard, rien. Le responsable produit nous explique que le timing de l’annonce n’était pas le bon. Implémenter un thème sombre « est extrêmement compliqué » selon Rapha Cohen. « On s’en est rendu compte après. C’est devenu un projet énorme ».
La raison de ce retard est assez simple, tous les éléments esthétiques de l’application doivent être redessinés. Plutôt que d’ajuster chaque élément graphique manuellement en créant leur alter ego « dark », Waze a opté pour un changement plus radical : « On redéfinit toute la palette de couleurs, tous les boutons. On a décidé d’unifier toute l’interface ». Quand ce chantier sera terminé, « le dark mode sera facile à implémenter ». Cette nouvelle interface allégée (et sombre) pourrait être prête d’ici fin 2020, même si Waze ne veut rien promettre. « On sera à la limite. » Fin 2020-début 2021 donc.
Apple CarPlay : la fonction Dashboard arrive
Cette nouveauté va ravir les propriétaires d’un véhicule compatible CarPlay et d’un iPhone, Waze va bientôt supporter la fonction « tableau de bord » qui permet d’afficher son application de navigation préférée directement sur l’écran d’accueil CarPlay. « C’est une question de semaines » nous promet Rapha Cohen. Initialement, la fonction aurait même dû arriver au moment de la publication de cet article. Waze a préféré la décaler de quelques jours histoire de finaliser les derniers détails.
Bientôt un App Store pour les voix ?
L’une des fonctionnalités les plus amusantes de Waze est la possibilité de télécharger des voix pour les commandes GPS. Homer Simpson ou Batman peuvent vous dire de tourner à droite ce qui, dans certains cas, peut s’avérer très rigolo. De nombreux utilisateurs ignorent cependant qu’il est possible de faire ça, la faute à des réglages très compliqués. Le changement de voix n’est pas facile à trouver dans Waze, d’autant plus que l’application ne propose pas d’endroit où télécharger de nouveaux personnages. Il faut passer par des sites tiers qui vous redirigent ensuite vers Waze… Pas très « user friendly ».
La bonne nouvelle est que tout ceci pourrait bientôt changer. Le directeur produit de Waze nous explique avoir « plein d’idées » et imagine notamment un magasin où l’on pourra télécharger des voix et les noter, comme un App Store. L’entreprise aimerait aussi qu’il soit facile pour une personnalité de publier sa voix sur ce magasin virtuel. Ce dernier, « en phase de développement », pourrait être prêt dans les prochains mois.
Waze Carpool bientôt en France
En Israël, aux États-Unis et dans d’autres pays comme le Mexique ou le Brésil, il existe Waze Carpool, un service de covoiturage. Ce BlaBlaCar dopé à l’intelligence artificielle est directement intégré à l’application de navigation et permet par exemple à deux salariés d’une même entreprise qui ne se connaissent pas d’aller au travail ensemble chaque matin, en se basant sur leurs habitudes de trajet. On peut bien sûr monétiser le tout, comme dans d’autres applications rivales. Waze souhaite vraiment de son service un véritable réseau social pour les automobilistes.
La France devrait être le prochain marché de Waze Carpool et aurait même déjà pu l’être si le Covid-19 n’avait pas tout chamboulé. « Le service est construit sur une hypothèse de voyages réguliers. On fait les matchs avec ça. » Le problème, c’est que le confinement et le télétravail sont passés par là, ce qui a compliqué le travail de l’équipe et repoussé le lancement en France. Pour autant, Waze n’en démord pas et affirme vouloir à tout prix concurrencer BlaBlaCar. En France, Waze Carpool pourrait d’ailleurs avoir « une meilleure pénétration qu’aux États-Unis » selon l’entreprise, qui mise sur notre pays pour réussir son lancement européen.
Bientôt du vélo et des transports en commun ?
Interrogé par 01net.com sur la possibilité d’un jour proposer des trajets pour vélos ou piétons, Rapha Cohen nous explique que « la base de Waze doit rester la voiture, c’est notre raison d’être ». Cependant, l’entreprise israélienne étudie de près l’évolution des habitudes dans les grandes villes. « Si vous souhaitez faire un trajet entièrement en vélo, ce n’est pas Waze. On se prépare plutôt à du 90% voiture, 10% vélo ou 10% transport ». Pour la première fois, Waze explique envisager un « futur de la ville sans voiture », sans toutefois négliger les régions où la voiture reste la priorité.
Dans cette transformation urbaine, l’application a son rôle à jouer et peut aider les gens à faire les bons choix dans leur parcours. Pas question donc de proposer un Waze pour vélos ou pour piétons, mais plutôt un Waze multimodal, façon Citymapper. On commence en voiture, on finit en transports en commun. La seule différence par rapport à aujourd’hui, c’est que tout se déroulerait directement dans Waze, plus besoin de changer d’application.
Dans les mois qui viennent, l’application compte collecter de nombreuses données sur les pistes cyclables et les trottoirs (elle en a déjà beaucoup grâce à Carpool, où les utilisateurs sont invités à marcher jusqu’à la voiture de leur co-voiturage). Raph Cohen affirme que Waze « ne veut pas concurrencer Google Maps » même si, à terme, l’application ne se limitera plus aux voitures. Qui sait, dans le futur, ce changement de philosophie lui permettra peut-être de se diversifier encore plus ?
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