Alors que TF1 vient tout juste de commencer à tester sa télévision via l’ADSL, Hughes Electronic, un groupe de télévision par satellite vient d’annoncer l’arrêt des services haut-débit de sa filiale DirectTV.Motif : la télévision via l’ADSL n’est pas rentable ! Et pour cause : le service développé par Hughes Electronics devrait se solder par une perte brute d’exploitation de 110 à 120 millions de dollars pour l’exercice 2002.” Nous avions pourtant doublé notre taille critique en deux ans. Mais la dégradation du marché des télécoms, au cours des vingt-quatre derniers mois, ne nous permettra pas d’atteindre la profitabilité dans une période raisonnable. Nous sommes donc contraints d’arrêter notre service via l’ADSL “, confesse Ned Hayes, le président de Direct Broadband. Voilà qui n’augure rien de bon pour la viabilité du projet de TF1, DreamTV.
Pour TF1, le projet est expérimental
” Nous ne sommes pas en train de lancer un produit. Nous expérimentons juste une technologie. Nous la testons auprès de deux cents foyers. Nous débutons lentement notre phase de tests pour atteindre une montée en charge maximale à la mi-janvier. Mais aucune décision n’a été prise concernant le quelconque lancement d’un service. Nous voulons voir si ça marche “, explique-t-on en interne.Ces propos, qui tentent de minimiser la portée du projet, ne doivent pas faire oublier ceux de Patrick Lelay. En juin, le PDG de TF1 expliquait devant le CSA (Conseil supérieur de l’audiovisuel) que la télévision sur Internet était l’avenir de son métier. Et qu’il comptait bien y investir 500 millions d’euros.Lundi dernier, TF1 a donc déployé sa technologie chez son premier abonné test. A terme, chacun des 200 foyers sera équipé d’un terminal Thomson ainsi que d’une connexion ADSL, fournie par LDCom.” Nous sommes arrivés à mettre en place une qualité DVD sans utiliser toute la bande passante. Grâce à des techniques de compression, nous pouvons diffuser de la vidéo en n’occupant que 3 Mbit/s, là où la télévision par câble en utilise 6 Mbit/s “, précise Christian Grellier, responsable multimédia chez TF1. Cette utilisation minimale de la bande passante devrait permettre à la chaîne d’adjoindre des services complémentaires.
La spécificité américaine
Chez TF1, on a bien sûr eu vent de la faillite de DirectTV Broadband, mais n’en reste pas moins confiant car l’arrêt de l’offre de l’américain peut s’expliquer par des spécificités nationales. En effet, outre-Atlantique, le satellite est largement déployé, ne laissant que peu de places pour les offres alternatives via l’ADSL.Preuve en est, DirectTV BroadBand n’a réussi à convaincre que 160 000 abonnés. Les spécialistes du secteur évoquent également la vétusté d’un réseau DSL national, sur lequel les très longues distances ne permettent pas de proposer une offre de services de bonne qualité.L’échec de DirectTV DSL tient aussi à des raisons purement financières. Le projet de rachat de DirectTV par Echostar, le groupe de télévisions par satellite vient de tourner court. La fusion aurait peut-être permis la poursuite du service.Concernant son arrêt, les 160 000 abonnés de DirectTV Brodband manifestent déjà leur mécontentement sur divers chats. De quoi faire réfléchir un peu plus TF1 avant de lancer son offre via lADSL.
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