Depuis son annonce lors de l’E3 2012, Ubisoft nous avait promis que Watch_Dogs serait une longue et intéressante aventure solo. L’éditeur français nous avait aussi fait miroiter des missions secondaires en batterie, des défis en ligne et tout cela dans une ville de Chicago, vivante, animée et aussi fidèle que possible à la réalité. Promesse tenue. Quant au gameplay, il se voulait à la fois novateur, complexe mais abordable, aussi bien au clavier qu’à la manette. Là, aussi, les développeurs du jeu ont quasiment réussi leur pari. En clair, Watch_Dogs nous a scotchés à notre clavier et ce, bien plus longuement que la plupart des derniers jeux d’aventure/action passés entre nos mains ces derniers mois.
C’est l’histoire d’un pirate…
Vous incarnez Aiden Pearce, un hacker de talent, hanté par la mort de sa nièce et prêt à tout pour la venger. Contrairement à ce qu’on pourrait penser, l’histoire solo de Watch_Dogs est très prenante et vous tiendra en haleine entre 30 et 40 heures, pleines de rebondissements. Il faut cependant dépasser le premier des cinq actes pour que la spirale scénaristique se mette véritablement en branle et vous aspire. Car vous n’y faites pas que de la figuration. Plus d’une fois vous pèserez vos décisions pour ne pas amputer votre réputation qui, d’ailleurs, évolue en fonction de vos actions. À la hausse comme à la baisse. Mieux vaut donc, par exemple, conduire prudemment afin de ne pas faucher les passants et ne pas tirer au fusil mitrailleur dans la rue et tuer des innocents. Ça fait tâche et vous passerez rapidement du statut de simili héros à celui d’ennemi public n°1.
Et il n’y a pas que votre réputation qui évolue. Vos aptitudes également. A chaque mission terminée, vous remportez de l’expérience et des points de compétences à dépenser dans des arbres de talent. Vous pourrez ainsi devenir plus rapide pour pirater un dispositif complexe ou résisterez mieux lors d’éventuels gunfights.
On peut vous promettre qu’il y aura au fil de votre découverte les pires facettes de Chicago : gangs, prostitution, et même trafic d’êtres humains. La violence n’est jamais loin et le réalisme des situations les rend aussi dérangeantes qu’hypnotiques.
Une vi(ll)e parallèle, où s’ébroue une faune interlope que vous croisez dans un monde ouvert étendu, que vous pouvez sillonner librement (et quasiment sans limite) à pied, en métro, en bateau mais aussi en voiture et à moto. Le parc de véhicules, que vous pouvez « emprunter » ou commander via votre smartphone, est assez impressionnant. Certains sont faciles à prendre en main, d’autres demandent un peu plus de maîtrise mais force est de constater qu’il est très grisant de se balader en ville, au volant de belles voitures de sport ou de simples citadines, tout en écoutant le large panel de morceaux de musique sélectionnés pour la BO (Weezer, Kid Cuddy, Alice Cooper, Wu-Tang Clan, Public Enemy, etc.).
Cette liberté de mouvements implique aussi qu’il y a toujours plusieurs façons de résoudre une mission, à vous de trouver lesquelles, en fonction de l’heure de la journée, et de votre humeur du moment.
ctOS, le piratage pour les nuls
Arme au poing ou infiltré incognito, c’est vous qui décidez dans la grande majorité des cas. Mais vous n’êtes pas un hacker pour rien et le piratage est la voie royale. Depuis votre smartphone, vous prendrez le contrôle du système de surveillance de la ville, le ctOS, qui gère les caméras des quartiers ou divers éléments du décor (pont, plot de sécurité, compteur électrique, canalisation). C’est depuis ce super smartphone que vous piraterez également ceux de nombreux piétons. Une manière pas très citoyenne de remplir votre portefeuille pour acheter des armes ou des vêtements. Vous surprendrez également des échanges SMS ou téléphoniques tout aussi scabreux qu’inattendus, vous donnant parfois accès à de petites missions.
C’est aussi grâce à votre smartphone, dont la batterie tient incroyablement longtemps, que vous aurez accès à des plans pour fabriquer des gadgets plus ou moins perfectionnés pour distraire vos ennemis, couper le courant dans tout un quartier ou… fabriquer des explosifs et grenades pour faire place nette en cas de coup dur. Des outils que vous utiliserez lors de votre quête, mais aussi au fil des nombreuses missions secondaires.
L’oisiveté est presque impossible
Variées et disséminées au travers de la ville, elles se déverrouillent en grande majorité dès que vous piratez les antennes ou serveurs du ctOS, éparpillés dans Chicago. Un principe clairement hérité d’Assassin’s Creed. Certaines de ses petites aventures sont à résoudre en force, d’autre dans un temps imparti et parfois en résolvant de petites énigmes. Et c’est sans parler des mini jeux, des « trips numériques », des parties de poker, de bonneteau ou d’échecs, voire des activités de réalité augmentée. En un mot ? Abondance ! Et pour renforcer l’immersion dans l’histoire, la résolution de certaines missions secondaires donne accès à des enregistrements audio qui éclairent plus avant l’univers de Watch_Dogs.
Un multi dans le solo… et inversement
Et, comme si il n’y avait déjà pas assez à faire dans le jeu, Watch_Dogs possède également une dimension multijoueurs relativement unique en son genre : d’autres joueurs peuvent infiltrer votre partie et vous, la leur. Le but ? Gagner de l’expérience, des bonus et faire monter votre classement. Les missions multi sont accessibles depuis le smartphone ou, tout comme certaines missions secondaires, se manifestent à intervalles réguliers dans le jeu.
Les plus répandues sont similaires à de grandes parties de cache-cache où vous devez trouver le joueur qui vous pirate. Et l’éliminer. D’autres sont des courses de voitures avec points de passage obligatoires, certaines se résument à une poursuite entre vous et les forces de l’ordre, contrôlées par un autre joueur. Les dernières sont des parties de trois à huit joueurs où vous devez récupérer des infos et tuer vos adversaires. Il est bien sûr possible de ne pas être dérangé en coupant le multi dans les Options du jeu. Vous perdrez alors toute l’expérience acquise mais serez tranquille pour jouer.
Des textures parfois décevantes?
Testé sur PC, avec une carte graphique Nvidia haut de gamme, nous avons pu nous en donner à cœur joie sur les détails graphiques du jeu. Ceci nous a permis de constater que la réalisation du jeu est réussie mais certaines animations, comme celles du manteau ou des cheveux, manquent cruellement de naturel. En outre, la ville est plus belle de nuit que de jour car les couleurs sont moins ternes et les défauts de textures apparaissent un peu moins.
Cependant, les lumières projetées ou encore les reflets sont, eux, bien faits, tout comme la réalisation de l’eau et de la végétation. Mais nous nous attendions à bien plus, surtout considérant la puissance des puces graphiques et processeur à l’heure actuelle. Néanmoins, nous avons tout de même eu quelques chutes d’images par seconde lors de notre long test sur PC… Quid de l’optimisation aux petits oignons promise par Ubi ?
…mais une IA convaincante
Côté intelligence artificielle, nous avons été parfois étonnés de voir des passants tourner en rond sur le parvis d’un immeuble ou de ne pas se pousser malgré nos coups de klaxon répétés. Mais quand vous dégainez votre arme et les mettez en joue, là, ils décampent en poussant des cris et préviennent même la police depuis leur téléphone portable.
Les ennemis sont, pour leur part, relativement entreprenants, même en mode de difficulté « normal ». Ils n’hésitent pas à venir vous débusquer lorsque vous êtes planqué et à jeter des grenades pour vous faire sortir de votre cachette. Le cas échéant, ils appellent même des renforts qui vous pourchasseront aussi bien à pied qu’en véhicule. Se sortir de certaines situations demande donc d’avoir un bon coup de volant, une bonne capacité à se cacher dans la ville. Le mieux reste encore de se faufiler comme une ombre et de réaliser la mission sans se faire prendre et sans tirer un coup de feu.
Un bon jeu mais pas non plus un chef d’œuvre
Lors de notre preview d’avril dernier, nous avions eu le sentiment de jouer à un mélange de trois licences dont nous sommes de grands fans : Splinter Cell, d’Assassin’s Creed et Driver. Impression confirmée après plusieurs dizaines d’heures passées à Chicago, pour le meilleur (infiltration, action, richesse de contenu) et pour le pire. Beaucoup de missions sont extrêmement redondantes, surtout parmi les secondaires. Cela devient rapidement lassant et vous en délaisserez certaines pour vous focaliser sur d’autres. Les phases de piratage manquent aussi cruellement de challenge. Elles se résument le plus souvent à appuyer sur une touche ou résoudre un puzzle relativement simple. Nous n’avons jamais transpiré, pris par le temps, ou encore fait travailler nos méninges outre mesure des minutes durant pour venir à bout d’une énigme. Pour autant, nous nous sommes bien amusés et continuons de nous confronter aux autres pirates de la planète via le multi. Vivement la suite.
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