Référence de qualité d’image du monde des smartphones, le HTC U11 a désormais un successeur, le bien nommé U11+. Comme son sigle « + » l’indique, il s’agit ici d’une itération mineure et non d’un tout nouveau modèle. D’ailleurs sur le papier, la partie photo ne change pas : même focale, même capteur, même approche à un seul module caméra quand tout le monde ou presque en intègre deux, etc. Mais qu’en est-il sur le terrain ?
Meilleure qualité d’image n’égale pas meilleur appareil photo
Les plus taquins d’entre vous ont bien sûr relevé que le HTC U11 n’est pas le meilleur photophone de notre top 10, il n’est « que » deuxième à ex-aequo avec le Galaxy S8, juste en-dessous du Samsung Galaxy Note 8. Mais il est bien le meilleur en qualité d’image pure, notamment en plein jour où il satellise la compétition avec un niveau de détails époustouflant et une très grande qualité des couleurs. Cela ne fait pas pour autant du U11 original le meilleur photophone. Les plus nerveux – ou les parents tout simplement – privilégieront sans nul doute un appareil plus véloce comme ceux de Samsung. Mais la domination dans le domaine de qualité d’image est bien du côté de HTC – avec un seul capteur qui plus est !
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Amélioration optique : exit le flare !
Il aura fallu un test anodin pour mettre en lumière LA vraie différence entre les deux terminaux qui, sur le papier, sont pourtant parfaitement similaires avec un capteur théoriquement identique, le même processeur d’image du SnapDragon 835 et (on le croyait) le même bloc optique. Une simple prise de vue nous a permis de mettre en lumière un changement important dans la conception optique : une photo en contre-jour avec le soleil placé derrière des arbres. Le cliché parfait pour caractériser le flare, ce défaut optique causé par une source lumineuse trop puissante dans le champ de vision de l’objectif.
Et là, Ô surprise, on remarque au premier coup d’œil que la balafre lumineuse très présente sur le U11 est absente des clichés du U11+. Nous avons shooté 3-4 images avec chaque terminal pour être sûrs du résultat, qui est sans appel : que ce soit grâce des traitements de surface de lentilles plus efficaces ou une nouvelle formule optique, toujours est-il que le U11+ gère largement mieux le flare que son aïeul. Et offre ainsi l’une des meilleures prestations de shoot face au soleil tous appareils confondus. Un détail il est vrai, mais un plaisir à voir pour les geeks de l’optique !
Meilleures couleurs perçues à l’écran
Ce n’est pas pour rien que la fiche technico-marketing du HTC U11+ mentionne que l’écran est certifié selon la norme « DCI-P3 », un espace colorimétrique RGB issu de l’industrie du cinéma : l’écran de son prédécesseur souffre d’un problème de fidélité d’affichage des couleurs. Il suffit de pointer l’appareil sur un mur blanc ou sur une zone nuageuse pour détecter une teinte de rouge invisible dans la réalité. Par rapport à son aïeul, le U11+ offre une meilleure fidélité des couleurs à l’affichage ce qui est appréciable.
Traitement d’image identique
Si les teintes colorées semblent différentes à l’écran, une fois chargés sur un PC, les clichés sont des clones. HTC n’a pas ou très peu touché ses algorithmes de traitement d’image et les balances des blancs, le traitement du bruit numérique et la nature du grain sont gérés de manière identique. Si c’est très bien pour les hautes lumières, un petit gain en basses lumières n’aurait pas fait de mal – même si le U11 est déjà bon.
Autofocus : rien ne change
La vitesse de mise au point était l’axe de progression prioritaire selon nous. Mais HTC n’a pas réussi (ou n’a même pas essayé malgré ses affirmations) : le HTC U11+ offre peu ou prou les mêmes performances que son prédécesseur dans ce domaine. Il est des situations où l’on se dit que le U11+ a peut-être tiré un peu plus vite que le U11, mais dans l’écrasante majorité des cas, en hautes comme en basses lumières, les deux terminaux offrent la même prestation. Et c’est dommage car c’est là où le U11 a perdu des points dans notre top 10 : il ne se place que 9e en rapidité d’autofocus ! Le U11+ occuperait la même place si on testait tout ce beau monde à nouveau.
Pas de progrès là où on l’attendait
Oui, le HTC U11+ améliore – par la marge – la qualité d’image du U11 grâce à son optique désormais bien moins sensible à l’effet de flare. Les shoots plein jour avec des foyers lumineux puissants comme le soleil n’ont plus ni filtre pâle devant l’image, ni grosses aberrations chromatiques. Oui, il est plus juste que son aïeul dans l’aperçu des couleurs grâce à son écran certifié DCI-P3 – en fait on se rend compte que c’est surtout l’écran du U11 qui était parfois à l’ouest avec un rendu des blancs tirant vers le rouge. Mais la qualité d’image finale ne progresse pas – ce qui n’est pas grave en soi – tandis que l’autofocus reste toujours en retrait par rapport à la compétition. Ce qui est plus grave car c’était LE point qu’on aurait aimé que HTC améliore. Dans notre top 10 actuel, le HTC U11+ se place donc au même niveau que le U11 – 2e ex. aequo, ce qui est très bien ! – car il est déjà en tête de la qualité d’image.
La chance pour HTC c’est qu’avec le rachat de la division téléphonie par Google, les futurs terminaux de la marque taïwanaise profiteront à la fois du savoir-faire de HTC en matière d’optique et des précieux algorithmes de stabilisation et d’autofocus de Google. Google/HTC, le futur King de la photo ? On attendra de voir les premiers terminaux avant de l’affirmer.
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