Du Galaxy S7 en 2016 au Galaxy S9+ en 2018, Samsung fut le champion de notre Top 10 des meilleurs photophones. Puis Huawei est arrivé. Un Huawei qui l’a dépassé sur de nombreux plans technologiques. Et la concurrence chinoise accrue (Oppo, Asus, etc.) a mis en lumière la relative stagnation de Samsung. Le timide S10 s’est fait manger et le S20, qui inaugurait la nouvelle génération de « super capteur » 108 Mpix, itou. Mais le sud-coréen s’est retroussé les manches avec la génération S21.
Ce n’est évidemment pas ici que nous allons vous parler de la puissance de son processeur Exynos, ni de son magnifique écran 120 hertz. Pour cela, direction notre test. Ce qui nous intéresse, c’est la partie photographique. Et au sein de la portée de trois petits de la famille S21, c’est évidemment le fleuron S21 Ultra 5G qui a retenu notre attention, car c’est celui qui offre la partition imagerie la plus avancée. Et qui attaque frontalement les Chinois dans leur domaine de prédilection : l’ultrazoom
Côté ultra grand-angle et grand-angle, la partition des trois terminaux est similaire. C’est en matière de téléobjectif qu’il faut aller chercher la différence. Ou plutôt les différences : alors que les versions « normales » sont équipées d’un pseudo-téléobjectif (un équivalent 29 mm dont le capteur 48 Mpix propose un drôle de zoom optico-numérique), la version S 21 Ultra 5G reçoit non pas un, mais deux modules téléobjectif. De vrais téléobjectifs cette fois : les deux capteurs de 10 Mpix sont équipés respectivement d’un 70 mm f/2.4 et d’un impressionnant 240 mm f/4.9. Le genre d’optique périscopique qui équipe le super P40 Pro+, champion de notre Top 10 actuel.
Sur le plan purement physique, si la puissance de zoom optique théorique et de x18, les algorithmes de Samsung permet au terminal d’afficher un zoom optico-numérique impressionnant de x30. Plus fort encore : la moulinette numérique du terminal revendique un méga zoom x100.
Vous l’aurez compris, si Samsung doit être comparé à un constructeur, ce sera moins à Apple, très conservateur quant à la puissance de grandissement, qu’à un Oppo ou un Huawei.
Autofocus : le laser, soutien du capteur 108 Mpix
Samsung est le seul constructeur de smartphones capable à de produire ses capteurs d’image. Cet héritage de son ancienne division photo lui permet de se placer en sérieux concurrent de Sony dans le domaine de la vente de capteurs de smartphones. Et pour satisfaire ses propres besoins ainsi que ceux de ses clients, Samsung investit lourdement en r&d.
Le module caméra principal du S21 Ultra intègre toujours le fameux capteur 108 mégapixels qui animait déjà le S20. Un capteur dont le suréchantillonnage permet de produire de très beaux clichés en 12 Mpix. S’il est performant dans la détection des couleurs et la reproduction des détails, ce composant a causé du tort à la génération précédente. Car, très riche en photodiodes, ce capteur n’est pas basé sur la technologie Dual Pixel des capteurs 12 Mpix précédents. En renonçant à cette technologie, Samsung avait régressé en matière d’autofocus. Une déception unanime des testeurs et des clients – la gamme S20 s’est assez mal vendue – car l’argument de la vitesse était notamment ce qui avait permis à Samsung de prendre la tête de la compétition avec le Galaxy S7.
En attendant de voir arriver les premiers capteurs couplant super définition et structure Dual Pixel (à priori pour l’an prochain), Samsung a offert une béquille à son terminal haut de gamme : un laser. C’est lui qui épaule le module caméra principal afin de rapidement faire la mise au point. Et autant nous avons déjà vu des artifices complètement foireux par le passé, autant pour ce terminal, Samsung a réussi son pari.
AF enfin (à nouveau) dans la course !
Sans pouvoir prétendre à la première place de la compétition, Samsung revient dans la danse des terminaux qui ont du « peps ». Selon les situations, le déclenchement en utilisant le module principal va de très rapide à convenable. Les basses lumières avec une mise au point à l’infini ne sont pas son point fort – passée une certaine distance, le laser, très peu puissant, ne sert à rien.
Du côté de l’ultra grand-angle, ça va encore plus vite, grâce en soit rendue au capteur qui est, lui, basé sur la technologie Dual Pixel. La large couverture angulaire de l’équivalent 13 mm f/2.2 lui permet de collecter beaucoup de lumière et de réagir vite. Même son de cloche pour le téléobjectif modéré équivalent 70 mm. Là encore, le Dual Pixel offre une réactivité rarement atteinte sur ce genre de focale avec des capteurs PDAF plus traditionnels.
Fort logiquement, le module équipé d’un équivalent 240 mm f/4.9 est encore un petit cran en-dessous que le 70 mm. Même avec son capteur Dual Pixel, la très faible couverture angulaire oblige l’appareil à plus de travail pour faire la mise au point. Ça reste très bon en plein jour mais, comme avec tous les supers téléobjectifs, beaucoup plus dur en basses lumières. Tant du point de vue de l’AF que de la qualité d’image.
Qualité d’image 1 : ultra grand angle
Le module caméra ultra grand-angle du S21 Ultra est composé d’une optique équivalente à un 13 mm f/2.2, couplée à un capteur Dual Pixel de 12 Mpix de format 1/2.55’’. Sur le papier, il ressemble beaucoup au capteur qui équipait l’unique module principal du Galaxy S7. Des dimensions plutôt grandes comparé à la compétition… Huawei excepté (lire plus bas).
Les défauts optiques du module sont bien corrigés et Samsung évite la plupart des désagréments de la focale comme des déformations trop visibles. Point de vignettage dans les coins, le niveau de détails est plutôt bon… mais analysée à 100%, les clichés sont assez lissés et manquent un peu de punch, la faute à un capteur un peu petit.
Au final, la qualité d’image en plein jour est bonne. Mais bien en deçà de ce que produisent les modules ultra grand-angle de Huawei des P40 Pro/Pro+ et autre Mate 40 Pro. Dans ce domaine, leur capteur géant les place dans une toute autre catégorie.
Qualité d’image 2 : grand-angle (module principal)
Equivalent à un 24 mm f/1.8, le module caméra principal profite pleinement des 108 Mpix. Le suréchantillonnage offre une définition de sortie de 12 Mpix avec un très grand niveau de détails en plein jour. Le piqué général est excellent, entraînant des contours de feuilles ciselés, des reliefs d’arbres qui ressortent. Pas de séparation des plans comme sur un hybride reflex à cause de la focale grand angle et du capteur bien plus petit qu’un plein format 24×36, mais c’est du bon travail.
En matière de plage dynamique, le mode HDR de Samsung n’est pas trop agressif, mais on détecte tout de même des zones sombres brouillonnes et quelques artefacts, marque du travail de combinaison des images réalisé par les algorithmes et le capteur.
En basses lumières le résultat est un peu mitigé. C’est plutôt bon jusqu’à 1600 ISO, et l’appareil conserve bien les couleurs et les algorithmes soulignent bien les contours. Mais au-delà, le lissage des détails est parfois trop fort notamment sur les aplats. La partition est bien moins bonne que chez Huawei. Idem en mode très basses lumières, où le capteur de ce Galaxy S21 Ultra voit moins de détails que les capteurs de Huawei/Sony.
Dans l’ensemble, la partition est très bonne est équivaut à ce que pose un iPhone 12, avec un avantage dans le niveau de détails rendu en plein jour.
Qualité d’image 3 : téléobjectifs et super zoom
La puissance de zoom est un domaine dans lequel le S21 Ultra offre une très bonne partition. Avec deux modules, un équivalent 70 mm et un second équivalent 240 mm, le fleuron de Samsung offre un coefficient de zoom optique x18 (240/13 = x18 Mr Samsung, et non x10, car la base à prendre est la focale la plus large). Il voit donc loin et précisément tant qu’on s’en tient aux focales natives et qu’on shoote en plein jour.
Le 70 mm s’avère particulièrement bon en termes de niveau de détails, même si le piqué n’est pas au niveau du module principal. Le 240 mm quant à lui est moins punchy – merci la diffraction – et produit des images sans reliefs mais reste suffisamment propre même pour de jolis tirages.
Point de miracles quant aux photos en basses lumières, le niveau de bruit numérique est bien trop fort pour un usage serein. Sauf dans le cas de photos à pause longue ou de clichés de la lune. Un domaine dans lequel le terminal, conformément à l’emballage marketing de Samsung, s’en sort très bien. Contrairement à la plupart des smartphones à super téléobjectif – Oppo, Huawei – où il faut régler à la main l’exposition sur « mesure centrale », le Galaxy S21 Ultra semble bien reconnaître notre satellite et fait le travail tout seul.
Pour les dingues du super téléobjectif, sachez que le zoom x100 du terminal ne sort qu’une bouillie qui ne peut être utile qu’à des fins d’espionnage. D’ailleurs, blague à part, cette fonctionnalité est sans aucun doute plus utilisée par les agents du renseignement que par les vrais photographes !
Côté photographie, la partition du Galaxy S21 Ultra pourrait se résumer par un retour à un très bon autofocus, une bonne qualité d’image et une bonne continuité des couleurs en plein jour et une puissance de zoom adaptée à un public de voyageurs. Nos regrets sont à chercher du côté de l’ultra grand-angle, bien loin de la qualité Huawei et des performances basses lumières des téléobjectifs trop médiocres. Le Galaxy S21 Ultra redore l’image photo de Samsung, mais on attend de pied ferme un passage à des capteurs supplémentaires (ultra grand-angle, téléobjectif) plus grands, façon Xiaomi.
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