Passer au contenu

2 000 km en 1 an : le Lundi 20 de Moustache est toujours le meilleur vélo cargo électrique

Quoi de mieux qu’un test longue durée d’un vélo pour savoir s’il tient la route. L’exercice est encore plus intéressant en cargo, un vélo qui sert à tout et à tout le monde dans une famille et qui parfois remplace la voiture. Dans notre cas, le retour d’expérience sur le Lundi 20 de Moustache est riche d’enseignements.

Après un premier test très convaincant du Moustache Lundi 20, le premier vélo cargo de la marque française, nous avons choisi de franchir le pas et de l’adopter au quotidien. Depuis un peu plus d’un an, ce longtail est donc devenu un compagnon quasi quotidien, notre moyen de transport privilégié pour les trajets courts et les déplacements ponctuels dans un rayon de moins de 5 km. Quatorze mois et 2 000 km plus tard, le constat est sans appel : le Lundi 20 est un excellent vélo cargo, sans doute l’un des meilleurs choix dans ce marché si particulier où le longtail côtoie le biporteur.

Au cours de cette utilisation quasi quotidienne, nous avons découvert d’autres facettes du Lundi 20, des forces et quelques faiblesses qu’un test traditionnel, du fait de sa limitation dans le temps, ne peut révéler. Ce retour d’expérience est donc un complément à notre test initial du vélo cargo de Moustache auquel nous ne retirons aucun mot.

Lire : Quels sont les meilleurs vélos cargo électriques de 2025 ? 

Une conception rassurante au quotidien

L’un des aspects qui nous a convaincus au moment du choix de notre vélo cargo, c’est le soin apporté à la partie arrière, celle censée accueillir les enfants. Des petits détails comme le carénage intégral de la roue et de la chaîne (surtout lorsqu’on est parent de jeunes enfants) ou encore les excroissances sur la barre de protection pour éviter les frottements, voilà des petits détails qui ne sont pas présents sur chaque modèle et qui ont participé au choix du Lundi 20. Un an plus tard, cet aspect a certes perdu en importance, les enfants grandissant, mais il a participé à notre quiétude en tant que pilote régulier du cargo.

Cette sécurité, nous l’avons aussi retrouvée au niveau des freins, et même si les situations critiques ont pu se compter sur les doigts d’une main au cours de l’année écoulée, ce système de freinage à disque a répondu avec satisfaction à chaque fois qu’il a été sollicité un peu plus que de coutume. En revanche, les petites roues de 20 pouces nous ont parfois semblé un peu justes, notamment sur terrain glissant ou lorsqu’il a fallu grimper sur des trottoirs. Le Lundi n’est pas le plus à l’aise dans cet exercice de fait de sa garde au sol assez basse, nous y reviendrons, mais c’est un élément qui entre facilement dans les habitudes de conduite et avec lequel on apprend à composer avec le temps. Mais c’est aussi un aspect plus général de la conduite en vélo cargo qui veut qu’on ne puisse pas faire sur la route tout ce qu’on fait habituellement avec son VTT.

Test Moustache Lundi 20 7
© Le kilométrage total au moment de l’écriture de cet article – Dimitri Charitsis – 01net.com

Confortable, mais peut mieux faire

En plus d’être rassurant, un cargo se doit d’être confortable et facile à utiliser. Sur ce point, le Lundi 20 s’en sort convenablement et, là encore, il le doit en grande partie à certains choix qui ont été faits lors de sa conception.

Nous en voulons pour preuve la présence d’une tige de selle télescopique qui a permis, dans notre cas tout du moins, d’avoir un seul réglage de hauteur de selle pour les deux utilisateurs réguliers du cargo. Ne pas avoir à changer la hauteur de selle lorsqu’on passe d’un conducteur à l’autre n’est pas le seul avantage. Le fait d’avoir une selle télescopique permet aussi de réduire la hauteur d’assise au feu rouge et d’être ainsi plus stable sur ses pieds, ce qui n’est pas un luxe lorsque le vélo est chargé. Une fois le feu au vert, il n’y a plus qu’à jouer de la gâchette sur le cintre pour retrouver une position de pédalage plus optimisée.

Test Moustache Lundi 20 2
Notre Lundi 20 – Dimitri Charitsis – 01net.com

Le confort du Lundi tient aussi à sa position de pilotage, qui est en partie déterminée par le guidon. Celle-ci positionne le conducteur assez droit, tête bien relevée, ce qui est idéal pour avoir une vue globale de la route et anticiper le trafic. Cette position est aussi particulièrement reposante, et même si on ne part pas forcément pour des dizaines de kilomètres lorsqu’on monte sur un vélo cargo, cet aspect du confort est souvent sous-évalué.

Notre seul regret concernant le confort global du cargo électrique de Moustache réside dans l’absence d’une fourche suspendue à l’avant. Le fabricant est pourtant un expert en la matière, non seulement lorsqu’il s’agit de choisir les suspensions pour ses VTT (comme le Game par exemple), mais aussi parce qu’il en fabrique également avec le Magic Grip qui équipe ses vélos tout suspendus. Dès lors, la décision de se passer d’une fourche est tout de même regrettable, car même si celle-ci ne semble pas indispensable, elle aurait certainement amené un confort et un niveau de contrôle supplémentaire.

Le Lundi 20 au quotidien

Assurément, l’un des aspects les plus importants en cargo, c’est l’habitabilité et l’aspect pratique du vélo. Sur ce point, le Lundi 20 bénéficie à la fois des avantages et des inconvénients de son format très compact. L’aspect le plus évident concerne la maniabilité du cargo. Sa taille réduite, son rayon de braquage très court et même sa possibilité de le stationner à la verticale en font sans doute l’un des cargos les plus faciles à garer/ranger. Sur ce point, les 1,85 m de long du cargo de Moustache sont un atout énorme, puisqu’il ne mesure que 5 cm de plus qu’un Lundi 27 dont il est dérivé.

Test Moustache Lundi 20 5
© Pas sûr que Moustache ait pensé à ce t espace de rangement – Dimitri Charitsis – 01net.com

Pour l’aspect pratique et la capacité de portage, c’est logiquement plus limité. Dans notre cas, avec deux petits passagers de 3 et 9 ans et leurs cartables, la place disponible vient à manquer très rapidement. On se retrouve alors à trouver des solutions assez originales en exploitant la moindre zone accessible pour y loger un sac. Bien entendu, la solution la plus indiquée consiste à passer par la case accessoires. En l’occurrence, Moustache propose deux porte-bagages avant, mais leur prix (79 € et 119 €) a de quoi faire réfléchir. Il doit en tout cas être pris en compte lors de l’acquisition d’un vélo cargo. Nous pensions alors pouvoir nous passer d’un espace de portage supplémentaire, mais nous sommes vite revenus sur notre décision.

Autre élément à prendre en considération : le cintre du Moustache n’est absolument pas adapté pour l’utilisation d’un smartphone. Certes, les cas où nous avons eu besoin d’utiliser Google Maps peuvent se compter sur les doigts d’une main, dans la mesure où la plupart du temps le Lundi a été utilisé sur des trajets courts et déjà connus. Néanmoins, c’est un petit défaut que nous n’avions pas identifié lors du test du Lundi 20 et qui pourrait être pénible pour quelques utilisateurs.

Test Moustache Lundi 20 4
© La place peut vite manquer dès lors qu’il y a deux passagers à l’arrière – Dimitri Charitsis – 01net.com

Enfin, gardez également en tête que tous les types de cadenas ne sont pas simples à utiliser avec certains vélos cargo et qu’à cet égard le Lundi 20 ne leur facilite pas la tâche. En effet, l’espace entre les rayons est très réduit sur les roues de 20 pouces. Quant à la protection arrière, elle empêche parfois de coller le vélo à un poteau. Enfin, de manière générale, le cadre laisse assez peu de points de passage, le plus évident étant bloqué par la présence de la batterie. Dès lors, il faut parfois être ingénieux pour réussir à relier son vélo à un point fixe.

2 000 km et presque aucun souci : la fiabilité au rendez-vous

Autre critère important : la fiabilité. Après plus d’un an d’utilisation et 2 000 km parcourus, un « check up » du vélo s’impose pour savoir si ses équipements sont toujours aussi efficaces. Force est de constater que, malgré un entretien réduit au strict minimum (nettoyage, lubrification, gonflage des pneus), nous n’avons pas eu à intervenir sur le vélo, ni pour ajuster un réglage et encore moins pour effectuer une réparation. Ce n’est bien sûr pas la preuve de son infaillibilité, mais cela confirme que le choix d’un bon équipement au départ est très important, surtout pour un vélo qui est soumis à un stress assez peu habituel, fait de petits trajets certes, mais chargé et par tout temps.

Test Moustache Lundi 20 6
© Qui a dit qu’on ne pouvait pas rouler en cargo ? Dimitri Charitsis – 01net.com

Idem pour les crevaisons, de plus en plus rares, il est vrai. On peut aussi bien invoquer la chance que le choix des excellents pneus ballons Scwhalbe du Lundi 20.

Au final, un seul élément du vélo nous a fait défaut, la béquille. Celle-ci s’est fracturée sur la partie droite au bout de quelques mois d’utilisation. Comment ? Un automobiliste indélicat, s’étant rabattu précipitamment, nous a obligés à donner un coup de guidon sur notre droite. La béquille a alors heurté le trottoir avant de se plier et de céder. Un coup de malchance ? Peut-être. Mais la béquille (comme la chaîne d’ailleurs) sont situées particulièrement bas sur le Lundi 20 et à cet égard, elles peuvent être victimes de ce type de mésaventures.

Test Moustache Lundi 20 3
© Notre béquille meurtrie – Dimitri Charitsis – 01net.com

Dans tous les cas, il s’agit d’un incident de parcours et non d’un problème mécanique. La conception peut être interrogée mais elle n’est pas directement responsable de notre pépin.

Sur la route, toujours le plus séduisant

C’est le point sur lequel le Lundi 20 nous avait le plus convaincus lors de notre premier essai et c’est sans doute la principale raison qui a fait du cargo de Moustache notre vélo familial quotidien : le Lundi 20 se conduit comme un simple vélo urbain et sait faire oublier son poids et son gabarit au profit d’un plaisir de conduite réel.

Cet aspect, nous avons pu le vérifier systématiquement et il est partagé par celle qui prend notre relais au guidon du vélo. Contrairement à d’autres vélos cargo, ce longtail ne nécessite aucun temps d’acclimatation, ni de séances de travail et d’ajustement des trajectoires. Il se pilote et surtout, il se comporte comme un VAE classique. Plus dynamique que la plupart de ses concurrents, il ne permet pas de faire des folies, mais s’avère très efficace lorsqu’il faut zigzaguer entre les véhicules, remonter une file de voitures mal alignées au feu rouge ou tout simplement s’extraire rapidement de la circulation. Sur ce point, son répondant et sa motorisation adaptée sont deux atouts indéniables.

Autonomie : juste ce qu’il faut

L’autonomie sur un vélo cargo est un sujet moins sensible que sur les autres VAE. La raison ? Dans la très grande majorité des cas, les trajets en cargo (hors utilisation professionnelle) sont bien plus courts que les autres. Dès lors, le besoin d’une batterie de grande capacité n’est pas aussi essentiel que sur un VAE dédié au vélotaf, par exemple. C’est sans doute l’une des raisons pour lesquelles la version Dual (celle dotée de deux batteries de 500 Wh) ne représente qu’une très faible partie des ventes de Moustache. En effet, la Powertube 500 Wh de Bosch de la version classique suffit amplement pour les trajets classiques et, dans notre cas, se recharge en moyenne une fois tous les 50 km.

Test Moustache Lundi 20 1
© Dimitri Charitsis – 01net.com

Verdict d’un an de test :

Non, après un an d’utilisation, le bilan du Lundi 20 n’est pas parfait. L’utilisation quotidienne d’un vélo, mais aussi certains aléas que nous avons rencontrés, ont révélé non pas des failles, mais des points sur lesquels le vélo cargo de Moustache n’a pas toujours su répondre à nos besoins. Mais tout cela est normal. Pour dire vrai, aucun vélo, cargo ou non, ne peut cocher toutes les cases, surtout lorsqu’il est utilisé non par deux, mais par quatre personnes. Dans notre cas, ses deux conducteurs et ses deux passagères (tous très exigeants) ont parfois dû composer avec quelques manques, mais au final personne n’a regretté le choix du Lundi 20, bien au contraire.

Confortable, très plaisant à conduire, particulièrement bien motorisé et très sécurisé, notre Lundi 20 a avalé les kilomètres sans coup férir. Il s’est avéré être un compagnon fiable et efficace quelle que soit la météo. Au final, un an et 2 000 km plus tard, le bilan est très positif et, même si certains points gagneraient à être améliorés (pourquoi pas dans une seconde version du vélo cargo de Moustache), le Lundi 20 reste notre cargo électrique préféré.

🔴 Pour ne manquer aucune actualité de 01net, suivez-nous sur Google Actualités et WhatsApp.